Lycée Stanislas : la région Île-de-France reconnaît des «manquements» mais maintient son financement

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La région Île-de-France reconnaît vendredi qu'il "y a eu manifestement des manquements" à l'école Stanislas, accusée de "dérives" dans un rapport officiel © Thomas SAMSON / AFP
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avec AFP , modifié à
La région Île-de-France reconnaît vendredi qu'il "y a eu manifestement des manquements" à l'école Stanislas, accusée de "dérives" dans un rapport officiel, mais maintient, contrairement à la Ville de Paris, son financement dans l'attente de décisions de l'État.

"Il y a eu manifestement des manquements au lycée Stanislas, révélés par le rapport", estime la région qui dit avoir appris son contenu "dans la presse" alors qu'elle a "demandé au ministère des informations dès 2022" quand Médiapart a publié une première enquête. Mais "à partir du moment où l'État maintient le contrat d'association" de cet établissement huppé du VIe arrondissement de Paris, "le financement est maintenu", résume l'entourage de la présidente de région (LR) Valérie Pécresse avant le vote, le 31 janvier, en commission permanente, d'une première enveloppe de 917.000 euros, la plus importante de la région pour une école privée.

"Certains catéchistes expriment des convictions personnelles"

Ce montant correspond à 70 % du forfait externat annuel, une subvention obligatoire, calculée en fonction du nombre d'élèves et versée par la région qui a la main sur le second degré. Le solde (30 %) sera versé en juillet.

L'école Stanislas est dans la tourmente depuis un rapport de l'Éducation nationale publié mardi par Mediapart, qui relève notamment "des dérives dans l'application du contrat d'association" de l'établissement avec l'État, par exemple l'obligation de suivre des cours de catéchisme, ce qui est contraire à la loi.

"Dérives" également dans la teneur de ces cours, selon le rapport, qui souligne que "certains catéchistes expriment des convictions personnelles qui outrepassent les positions de l'Église catholique, par exemple sur l'IVG" ou "susceptibles d'être qualifiées pénalement sur l'homosexualité".

Un rapport qui ne valide pas les graves reproches relayés dans plusieurs enquêtes

La direction de cet établissement et le diocèse de Paris jugent eux que ce rapport ne valide pas les graves reproches relayés dans plusieurs récentes enquêtes journalistiques. Valérie Pécresse demande "que les préconisations de ce rapport soient intégralement mises en œuvre, sans délai" et que "la justice soit saisie" si "des infractions à la loi", indique encore son entourage.

La position de Valérie Pécresse de maintenir le financement diffère de celle de la Ville de Paris, autre financeur public de Stanislas qui a annoncé mercredi soir qu'elle allait suspendre provisoirement son financement en attendant des "clarifications" de la part de l'État.

La polémique trouve son origine dans des propos de la nouvelle ministre de l'Éducation, Amélie Oudéa-Castéra sur la scolarisation de ses enfants à Stanislas, qui ont suscité un tollé. Fragilisée dès sa nomination, elle a demandé au Premier ministre Gabriel Attal de se dessaisir du rapport et du suivi de ses recommandations.