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Caroline Baudry / Crédits : ERIC BRONCARD / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP , modifié à
Il y a cinq jours, Emmanuel Macron a accepté la demande de l'archevêque de Paris, qui souhaitait la création de vitraux contemporains figuratifs à Notre-Dame de Paris pour que la cathédrale porte la marque du 21e siècle. Des œuvres de Viollet-le-Duc seraient alors remplacées, une perspective qui fait grincer des dents.

Emmanuel Macron doit-il laisser sa trace à Notre-Dame ? Il y a cinq jours le président avait annoncé qu'il avait accepté la demande de l'archevêque de Paris Monseigneur Ulrich. Une requête consistant à la création de vitraux contemporains figuratifs à Notre-Dame de Paris pour porter "la marque du 21e siècle" dans les six chapelles sud. Les vitraux de Viollet-le-Duc qui s'y trouvent devraient être déposés dans un musée. Une pétition lancée dimanche pour s'y opposer a déjà recueilli plus de 50.000 signatures. 

"Il y a un manque de modestie de vouloir se substituer à Viollet-le-Duc"

Motifs géométriques et couleurs vives, les vitraux de Viollet-le-Duc sont intacts et cela malgré les flammes. Ils ont été parfaitement nettoyés et consolidés. Alors pourquoi les déplacer ? se demande Didier Rykner, historien de l'art à l'origine de la pétition.

"Il ne faut pas prendre ces vitraux comme une œuvre en soi. Ce sont des vitraux décoratifs. Il a créé des vitraux figuratifs dans la chapelle du déambulatoire, et des décoratifs dans la Nef. La présidence d'Emmanuel Macron a marqué la cathédrale après l'incendie. Il y a un manque de modestie de vouloir se substituer à Viollet-le-Duc alors qu'on a détruit son œuvre en partie", déclare-t-il à Europe 1. 

Rendre hommage aux pompiers 

Pour le spécialiste, il existe une autre solution : placer ces nouveaux vitraux contemporains sur les fenêtres de la colonne nord qui en sont dénuées. Une manœuvre qui ajouterait un élément à la cathédrale tout en rendant hommage aux pompiers qui ont sauvé cette structure au péril de leur vie.

Mais quel que soit le projet, la commission nationale du patrimoine et de l'architecture doit donner son feu vert. "Ce que je peux vous dire, c'est que je n'ai pas connaissance à ce stade de dossier où on aurait enlevé des vitraux, classés pour les remplacer par des vitraux contemporains. C'était toujours en remplacement de vitraux qui avaient été détruits", affirme pourtant Albéric de Montgolfier, président de cette commission. De plus, les délais d'organisation d'un concours pour réaliser les vitaux modernes semblent impossibles. La cathédrale doit rouvrir dans un an.