Une archéologue veut préserver le patrimoine sonore de Notre-Dame de Paris. 1:43
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Caroline Baudry / Crédit photo : HIDENORI NAGAI / YOMIURI / THE YOMIURI SHIMBUN VIA AFP
À l'occasion de la 40e édition des journées du patrimoine, qui se tiendra ce week-end, la cathédrale Notre-Dame de Paris, en chantier depuis l'incendie de 2019, proposera une visite pas comme les autres. Une archéologue présentera ce dimanche, son travail pour la sauvegarde du patrimoine sonore de l'édifice.

Des visites guidées, des ateliers et des lieux accessibles seulement pour l'occasion. Pour cette 40e édition des journées du patrimoine, vous vous laisserez peut-être tenter par une balade du côté de Notre-Dame de Paris. Si l'édifice, en travaux depuis l'incendie de 2019, est fermé au public, le village chantier est ouvert au public. Ce dimanche, une archéologue pas comme les autres présentera aux curieux son travail pour la sauvegarde du patrimoine sonore des deux chantiers de la cathédrale : le tout premier en 1170 et celui de sa reconstruction, aujourd'hui. 

Pour archiver l'impalpable - l'ambiance du chantier de Notre-Dame, lorsque fut posée la première pierre, - l'archéologue du son, Mylène Pardoen mène des fouilles hors du commun. Elle se plonge d'abord dans les descriptions écrites et visuelles de l'époque.

"On va sillonner la France, à la recherche de ces sons" 

"En 1170 la Seine est beaucoup plus proche. On a pas de quais, on est plutôt sur de la berge. On va avoir des voitures avec des chevaux, des tailleurs de pierre, des équarrisseurs. La deuxième étape, c'est retrouver dans le présent, on va sillonner la France, à la recherche de ces sons, pour les enregistrer". Aujourd'hui, cette archéologue consigne précieusement le bruit des travaux actuels. 

 

"Ce que l’on entend, ce sont tous les engins de transport. Et on a des outils automatiques beaucoup plus bruyants". Pour enregistrer un seul bruit, jusqu'à 25 micros peuvent être placés. "Tout ce travail de récolte est important. Plein de sons ont disparu parce que les outils ont disparu. Le simple bruit d'un pinceau sur une toile, la couleur d'un bruit ou d'un son, c'est un monde qui s'ouvre", assure-t-elle. 

En l'espace de quatre ans, cette passionnée a archivé plus de 300 sons, au cours d'une mission décrite comme inédite et infinie. Mylène Pardoen se trouvera sur le parvis de la cathédrale, dimanche, pour faire écouter son travail au public.