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Marion Gauthier, édité par , modifié à
La dernière phase de la délicate opération de démontage de l'échafaudage de la flèche de Notre-Dame de Paris, déformé par la chaleur de l'incendie, commencera lundi, a annoncé dimanche l'établissement public chargé de la restauration de la cathédrale.

Dès ce lundi matin et tout au long de l’été, Notre-Dame de Paris va être débarrassée du gigantesque amas de ferraille qui s’élève au-dessus de sa croisée. L’échafaudage avait été monté pour des travaux de restauration de la flèche, avant l’incendie. Le 15 avril 2019, les flammes font s’effondrer cette flèche. L’échafaudage a résisté mais s’est déformé. Reste une structure de 200 tonnes, de plus de 40 mètres de haut, qu’il faut détacher petit à petit pour pouvoir sécuriser la cathédrale et commencer les travaux sur la structure. Un travail colossal et périlleux.

"C'est comme un chirurgien qui va sortir un être humain d'une très mauvaise passe"

Depuis ce matin les grues et les nacelles qui encerclent l’échafaudage s'animent. On y distingue les ouvriers, qui ont pour mission de démonter délicatement les 40.000 pièces qui composent cette structure. "Comme ceux qui ont bâti la cathédrale, ceux qui la font revivre ce sont des gens qui seront attachés au destin de la cathédrale : les cordistes, les architectes, les techniciens, tous. C'est un travail d'équipe extrêmement méticuleux et je pense qu'ils travaillent autant avec leur savoir que leur cœur. C'est comme un chirurgien qui va sortir un être humain d'une très mauvaise passe, c'est pareil" juge Danielle, une passante.

Mardi, les "écureuils", deux équipes de cinq ouvriers spécialisés descendront au-dessus du chœur de Notre-Dame pour inspecter les parties calcinées. Suspendus à des cordes, ils s’attaqueront à la scie aux pièces de métal fondues par l’incendie, soudées entre elles. Sans jamais s’agripper, sans déséquilibrer la structure, ils découperont des tubes, que la grue qui surplombe Notre-Dame évacuera. Un processus qui durera tout l'été.

"Mais moi je crois aux miracles ! Je suis curé, je suis là pour ça !"

"Depuis l’incendie, tous les jours, j’attends avec impatience cette dernière phase de sécurisation de la cathédrale". Le démontage de l’échafaudage est une phase si délicate que le recteur de la cathédrale, Monseigneur Patrick Chauvet, en retient son souffle. 

"Mais moi je crois aux miracles ! Je suis curé, je suis là pour ça ! Quand on va voir cette masse noire disparaître, eh bien on va respirer ! Parce qu’ensuite il faut voir ce qu’il y a en dessous de l’échafaudage !" Une voute éventrée, des pierres probablement fragilisées. Et un espoir : qu’une fois le monstre de métal démantelé que la cathédrale soit sauvée. Danielle en tout cas, est là pour la soutenir. "On vient essayer de lui donner un peu de notre force, comme un être cher".