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Stéphane Burgatt
À Nîmes, les parents d'élèves et les enseignants de l'école Georges Bruguier sont de plus en plus inquiets du trafic de drogue qui s'est emparé du quartier du Chemin-bas d'Avignon, où se situe l'établissement. Lundi dernier, la majorité des professeurs étaient en arrêt maladie, traumatisés par les fusillades à répétition. 

Emmener ses enfants à l'école la peur au ventre. Une réalité à Nîmes pour les parents des élèves de l'école Georges Bruguier et pour les enseignants. Le trafic de drogue s'est emparé de tout le quartier du Chemin-bas d'Avignon où se situe l'établissement. Lundi, jour de reprise, la majorité des professeurs étaient en arrêt maladie, traumatisés par les fusillades à répétition. La dernière, juste avant les vacances d'hiver, a mis en danger les élèves et le personnel. 

"On n'est plus en sécurité"

Un drame évité de peu, témoigne cette enseignante. Cet après-midi-là, elle revient de sortie scolaire avec la classe de CP. Mais au moment de descendre du bus, une fusillade éclate. "Je suis par terre, derrière des sièges d'autocar à l'arrière du bus. C'est notre dérisoire sécurité, une boîte de conserve. J'entends des coups de feu. Je vois des hommes qui courent dans tous les sens, y compris vers nous. On met en sécurité les enfants en premier. C'est surréaliste. C'est une scène de guerre urbaine, mais ce n'est pas la première qu'on vit", déplore-t-elle au micro d'Europe 1.

Tous dénoncent effectivement les intrusions et menaces récurrentes des dealers. Résultat, une école qui tourne aujourd'hui au ralenti, à l'image de cette maman, beaucoup de parents gardent leur enfant à la maison. "On n'est plus en sécurité, même à l'école. Ma fille, elle a vu les jeunes cagoulés, les pistolets, les kalachnikovs. Elle ne veut plus aller à l'école même pour sortir ou quoi. Elle me dit 'non maman, on ne passe pas par là, j'ai peur'", raconte-t-elle. Certains enseignants sont dépités. Si on ne trouve pas de solution, autant délocaliser l'école. Impensable, selon l'adjoint municipal à la sécurité, Richard Schieven, qui défend le bilan des forces de l'ordre. 

"On a des unités de forces mobiles de types CRS sur le territoire. Il y a à peu près 45 personnes qui ont été mises sous les verrous. Mais on a quand même des difficultés que ces secteurs soient complètement épurés", explique-t-il. La faute, selon lui, à un manque d'effectifs. Une source policière le confirme, le commissariat aurait besoin de 80 renforts supplémentaires.