Nice : un prêtre soupçonné d'agressions sexuelles sur mineurs obtient sa mise en liberté sous caution

L'ancien aumônier avait été écroué le 22 novembre à la demande du parquet de Nice.
L'ancien aumônier avait été écroué le 22 novembre à la demande du parquet de Nice. © CLAUDIO REYES / AFP
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avec AFP
La cour d'appel a décidé d'accorder à un prêtre "très respecté à Nice" et soupçonné d'agressions sexuelles sur mineurs sa libération contre le paiement d'une caution de 50.000 euros.

Un prêtre et ancien aumônier de jeunesse de Nice, mis en examen pour agression sexuelle sur mineurs, a obtenu mercredi de la cour d'appel d'Aix-en-Provence sa mise en liberté sous contrôle judiciaire contre paiement d'une caution de 50.000 euros.

Assigné à résidence. Jean-Marc Schoepff, 62 ans, devra payer la somme d'ici au 15 décembre pour être libéré et sera ensuite assigné à résidence dans les Hauts-de-Seine, avec interdiction de se rendre à Nice sauf convocation judiciaire et de rencontrer les plaignants, selon le délibéré de la cour qui a suivi les réquisitions de l'avocat général.

"Un homme d'église très respecté" à Nice. Mis en examen en mai pour "agressions sexuelles sur mineurs de moins de 15 ans par personne ayant autorité", l'ancien aumônier avait été écroué le 22 novembre à la demande du parquet de Nice qui jugeait cette incarcération nécessaire pour "garantir à toutes les personnes qui hésiteraient à s'exprimer de pouvoir le faire" alors que Jean-Marc Schoepff reste "un homme d'église très respecté" à Nice, selon le procureur de la République Jean-Michel Prêtre.

Six plaintes mais bien plus de victimes potentielles. À ce stade, six plaintes ont été formalisées mais les victimes potentielles sont "en nombre important compte tenu de (son) très grand nombre d'années d'activité dans la ville au service de la jeunesse, dans des établissements scolaires, des associations d'éducation populaire", selon le procureur. L'enquête préliminaire et la commission rogatoire du juge d'instruction ont mis au jour "un certain nombre de faits relatifs à des actes à caractère sexuel, qui pour l'instant ne sont pas des viols, mais qui se sont accumulés et prennent par leur nombre et leur diversité d'origine et leur cohérence, une vraie substance", avait souligné lundi lors de son point presse mensuel Jean-Michel Prêtre.

Le diocèse a suspendu le prêtre de tout ministère auprès de mineurs le 1er septembre 2017, lui retirant ensuite ses fonctions de curé lors de l'ouverture de l'information judiciaire. L'enquête visant l'ecclésiastique avait été révélée par France 3 Côte d'Azur, qui avait interviewé l'une des victimes ayant porté plainte pour attouchements sexuels présumés, remontant à un camp de vacances dans les années 1990. Certains faits portés à la connaissance de la justice ne font pas, ou pas encore, l'objet de plainte car certaines personnes ne souhaitent pas étaler sur la place publique que ce qu'elles ont vécu, selon le procureur. Certains faits anciens pourraient par ailleurs être prescrits, sauf si la justice retient qu'il s'agit d'un délit commis en continu.