Michel Fourniret avait récemment reconnu le meurtre d'Estelle Mouzin, dont le corps n'a pour l'instant pas été retrouvé. 1:08
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Guillaume Biet, édité par Margaux Lannuzel , modifié à
La mort du tueur en série Michel Fourniret, reconnu coupable de huit meurtres et mis en examen pour quatre crimes, "laisse beaucoup de familles dans silence", réagit au micro d'Europe 1 Didier Seban, l'un des avocats du père d'Estelle Mouzin, que l'"Ogre des Ardennes" avait récemment reconnu avoir tuée. 
INTERVIEW

Combien de meurtres Michel Fourniret a-t-il commis ? Condamné pour huit crimes, le tueur en série, décédé lundi à l'âge de 79 ans, était mis en examen dans quatre autres dossiers, dont celui de la disparition d'Estelle Mouzin, qu'il avait récemment reconnue avoir tuée. Interrogé par Europe 1, Me Didier Seban, l'un des avocats du père de la fillette, dit sa "colère" et sa volonté que la justice aille, à l'avenir, plus vite. 

"D'autres crimes sur lesquels il n'aura pas à s'expliquer"

"Pour avoir croisé Michel Fourniret, on a le sentiment que l'humanité était sortie de son personnage et qu'il n'y avait que l'envie de faire du mal", commente Didier Seban. "Eric Mouzin [le père d'Estelle, ndlr] disait souvent : 'je n'attends rien de Monique Olivier [l'ex-épouse du tueur, ndlr], rien de Michel Fourniret, mais tout de la justice", poursuit l'avocat. "Je crois que c'est ce sentiment là qui doit rester."

Dans le cas d'Estelle Mouzin, cela signifie que "le travail doit se poursuivre" pour retrouver le corps de la fillette, disparue à Guermantes en 2003. Mais au-delà, la mort de Fourniret "laisse beaucoup d'autres familles dans le silence, parce qu'il y a eu d'autres meurtres, d'autres crimes sur lesquels il n'aura pas à s'expliquer", déplore Didier Seban. "Donc, il y a un sentiment de colère."

"Tirer les conséquences" de cet échec

Pour l'avocat, il est nécessaire de "tirer les conséquences" de cet échec. "Il faut que ça change, que la justice française ne fonctionne plus comme au 19ème siècle et se dote maintenant de moyens, d'un pôle national sur les crimes non élucidé et  d'un pôle national sur les tueurs en série, pour qu'on arrête de fonctionner chacun dans son coin en ne résolvant que très peu d'affaires."