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Stéphane Burgatt (à Arles), édité par Laura Laplaud , modifié à
À l'appel du syndicat Ufap Unsa Justice, une quarantaine d'agents sont présents jeudi matin devant la maison centrale d'Arles pour protester contre les procédures disciplinaires visant l'ancienne directrice et un surveillant de l'établissement, après la remise d'un rapport sur l'assassinat d'Yvan Colonna.

Ce jeudi matin à 6 heures, la prison d'Arles se retrouve bloquée. À l'appel du syndicat Ufap Unsa Justice, une quarantaine d'agents sont présents devant la maison centrale pour protester contre les procédures disciplinaires annoncées contre l'ancienne directrice et un surveillant de l'établissement après la remise d'un rapport sur l'assassinat d'Yvan Colonna. Car c'est à l'intérieur de ces murs que le militant indépendantiste corse a trouvé la mort il y a quatre mois, assassiné par un codétenu. Le rapport remis récemment pointe du doigt les manquements de l'établissement.

"Il y a une commande politique derrière"

Feu de palettes, banderoles syndicales, ils sont réunis devant les grilles de la centrale d'Arles sous un fin brouillard. Il n'est pas question pour eux d'accepter les sanctions, qui visent notamment un de leurs collègues, véritable "bouc émissaire", selon Benjamin Marrou, le secrétaire général adjoint du syndicat Ufap Unsa Justice Paca Corse.

"Il y a une commande politique derrière, il faut trouver des responsables pour les livrer sur un plateau donc ils ont trouvé l'ancienne chef d'établissement mais qui va bientôt partir à la retraite... C'est un fusible vite fait, bien fait, trouvé. Et derrière, par contre, c'est le surveillant qui était là qui va être le bouc émissaire. C'est lui le responsable de tout, alors que pour le coup, il n'est responsable de rien", lance-t-il.

"Ce n'est pas une faute humaine"

Pour le secrétaire général adjoint du syndicat, les vrais problèmes de dysfonctionnement dans la prison ne sont pas pris en compte. "On met sous couvert, on balaye vite fait. Ce n'est pas une faute humaine. L'agent avait plusieurs salles à gérer et il a fait comme il a pu avec les moyens qu'on lui donne", ajoute-t-il. "C'est un problème d'ordre plus général, humain, matériel, on manque de tout. Toutes ces carences-là, de l'administration pénitentiaire en général et de la maison centrale d'Arles, on va les faire porter à qui ? À un seul agent", regrette-t-il.

Le bras de fer est engagé ce jeudi matin. Pour combien de temps ? Ils ne le savent pas. Les grévistes laisseront néanmoins passer la relève du personnel médical et paramédical de l'établissement mais ils s'attendent à être évacués par la force à tout moment.