Adama Traoré 1:44
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Marion Dubreuil et Salomé Legrand, édité par
Une nouvelle expertise médicale menée sur les circonstances de la mort d'Adama Traoré en 2016 écarte à nouveau la responsabilité des gendarmes. Cette expertise, "claire" selon l'avocat des gendarmes, "n'a aucune valeur juridique" d'après le conseil de la famille Traoré.

C’est une affaire devenue un symbole des violences policières : près de quatre ans après la mort d'Adama Traoré à Beaumont-sur-Oise dans le Val d’Oise, la responsabilité des gendarmes qui l'avaient interpellé vient à nouveau d'être écartée par la dernière expertise judiciaire, dévoilée vendredi.

"Le décès par asphyxie positionnelle" exclu

"Cette expertise est la troisième expertise qui confirme que le décès d'Adama Traoré n'est nullement en lien avec l'interpellation menée par les gendarmes", affirme Me Rodolphe Bosselut, l'avocat des deux gendarmes qui ont interpellé Adama Traoré en juillet 2016.

"Toutes les expertises l'ont dit. Cette dernière expertise le dit de façon encore plus claire et sans ambiguïté puisqu'elle exclut le décès par asphyxie positionnelle qui découlerait de gestes des gendarmes", poursuit Me Bosselut. "Les experts retiennent un effort intense dans des conditions climatiques extrêmement élevées, associés à des facteurs pathologiques qui préexisteraient et peut-être une infection cardiaque."

Des médecins "sans compétence en cardiologie"

De son côté, la famille d'Adama Traoré dénonce un déni de justice et rejette cette expertise. "Il s'agit d'une expertise critiquable d'un point de vue médical dans la mesure où ces médecins qui n'ont aucune compétence en cardiologue mettent en avant une pathologie cardiaque pour expliquer le décès", défend Me Yassine Bouzrou.

Selon l'avocat de la famille Traoré, "dans cette affaire, des cardiologues ont déjà été mandatés par les juges d'instruction et ils ont écarté toute pathologie cardiaque. Ils ont même dit l'inverse : ils ont dit qu'Adama Traoré avait un cœur d'athlète."

D'après Me Yassine Bouzrou, "les médecins ne mentionnent absolument pas dans leur rapport l'interpellation" et "les gestes effectués par les gendarmes, notamment lorsque les gendarmes disent qu'ils ont mis leur poids sur Adama Traoré". Il conclut : "Selon moi, cette expertise n'a aucune valeur juridique."