Val d'Oise : Beaumont-sur-Oise ne décolère pas après la mort d'Adama Traoré

Adama Traore
© Thomas SAMSON / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
La mort du jeune homme a déjà entraîné plusieurs nuits d'échauffourées dans la commune de Beaumont-sur-Oise, avant de s'étendre aux communes voisines.

Aux cris de "Justice pour Adama", entre 1.500 (police) et 5.000 personnes (service d'ordre) ont participé vendredi à Beaumont-sur-Oise (Val-d'Oise) à une marche blanche qui a pris des allures de manifestation, après la mort mardi d'Adama Traoré lors de son arrestation. Cent cinquante policiers et gendarmes ont été mobilisés vendredi soir pour prévenir une nouvelle poussée de violences, a indiqué la Préfecture du Val-d'Oise.

"Pas de justice, pas de paix". Vêtus de t-shirts "Justice pour Adama, sans justice vous n'aurez jamais la paix", les proches du jeune homme ont mené la marche dans la petite ville du bord de l'Oise, annoncée comme silencieuse et finalement ponctuée d'applaudissements en hommage au jeune homme et de slogans comme "Je suis Adama" ou "Pas de justice, pas de paix". Certains manifestants ont crié "Assassins" à l'adresse de gendarmes, présents discrètement à certains points du parcours pour sécuriser la marche, avant d'être recadrés par le service d'ordre.

"Mon frère a été tué". "Ça ne sert à rien d'insulter les gendarmes, ils sont là pour faire leur travail, on est là pour Adama", a rappelé un membre de la famille à l'issue d'une minute de silence. Plus tôt, au cours d'une conférence de presse, Assa Traoré, la soeur du jeune homme de 24 ans, a accusé: "Mon frère a été tué, mon frère a subi des violences." Elle a aussi affirmé qu'il faisait objet d'un "acharnement policier depuis plusieurs années". Selon le procureur de la République à Pontoise Yves Jannier, l'autopsie montre que le jeune homme souffrait d'"une infection très grave", "touchant plusieurs organes". Selon lui, le médecin légiste n'a pas relevé de "traces de violence" sur le corps.

#JusticePourAdama. Deux enquêtes sont menées parallèlement par la section de recherches et l'inspection générale de la gendarmerie. La mort du jeune homme a suscité de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux, autour du hashtag #JusticePourAdama, parfois associé à #BlackLivesMatter, utilisé pour dénoncer les brutalités policières contre les Noirs aux Etats-Unis. Plusieurs artistes ont fait part de leur solidarité, notamment le comédien Omar Sy et les rappeurs Youssoupha et Nekfeu.