Les habitants de la perle du golfe du Morbihan pourront-ils encore se soigner la semaine prochaine ? Sur l'Île-aux-Moines, près de Vannes, le seul médecin de l'île va effectuer ce samedi, ces toutes dernières consultations avant de repartir sur le continent. Pourtant, vivre sur cette petite île a tout du rêve.
Un poste contraignant
Mais y être médecin, c'est une autre histoire, car ici, l'exercice se fait à temps plein, au sens strict du terme. Voilà pourquoi Philippe le Bérigot peine à trouver un successeur à celle qui, ce soir, va ranger définitivement son stéthoscope. Pourtant, le maire met gracieusement à disposition un cabinet tout équipé, une voiture et même un logement.
"Le frein le plus important, c'est celui des astreintes qui constitue un complément de revenu intéressant, mais en contrepartie, qui contraint les médecins à être sur l'île 24 heures sur 24, 365 jours par an, car nous souffrons de cette rupture de la continuité territoriale", explique le maire de l'île au micro d'Europe 1.
"Pour les gens qui ont plus de 90 ans, sans voiture, ils vont faire comment ?"
Cependant, la rupture est comblée en seulement cinq minutes de bateau. Mais pour les quelque 600 habitants, dont la moyenne d'âge dépasse les 60 ans, se faire soigner va devenir un vrai défi. "Il y a un bateau toutes les demi-heures. Mais une fois que vous êtes à Port-Blanc, il faut aller à Vannes, à Auray pour trouver un médecin. Mais pour les gens qui ont plus de 90 ans, sans voiture, ils vont faire comment ?", se questionne Véronique.
Un problème qui, pendant la haute saison, risque de s'amplifier singulièrement, la population de l'île étant alors multipliée par dix.