Violette, la mère de Julie Douib, se tient devant une affiche avec la photo de sa fille. 1:24
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Marion Dubreuil, édité par Yanis Darras
Trois jours après l'ouverture du procès de Bruno Garcia-Cruciani, accusé d'avoir assassiné son ex-compagne Julie Douib, les proches de la victime ont été auditionnés par la cour d'assises de Bastia. "Elle m'a dit : 'Maman, je suis victime de violences'", se souvient la mère de Julie, Violette Douib.
REPORTAGE

Au troisième jour du procès de Bruno Garcia-Cruciani, accusé d'avoir assassiné son ex-compagne Julie Douib en mars 2019, devant les assises de la Haute-Corse, les proches de la victime ont eu l'occasion de s'exprimer et de partager leur douleur. "C'était le prince charmant", se souvient la mère de Julie, Violette, lors de sa première rencontre avec l'ancien compagnon de sa fille, en 2006. 

Pourtant, douze ans plus tard, Julie Douib finit par se confier, se souvient-elle : "Elle m'a dit 'Maman, je suis victime de violences. Tout ce que je fais, c'est mal. Je n'ai pas de cerveau, il me rabaisse constamment. Il me frappe'", explique-t-elle. Avant d'ajouter : "Elle ne nous a pas tout dit mais elle était son otage. Bruno a volé son identité." 

"Il va nous récupérer"

La mère de Julie Douib s'effondre au cours de ses déclarations devant la cour d'assises. Malgré ses sanglots, Violette Douib souhaite aller au bout de ses déclarations, notamment pour ses deux petits-enfants dont elle a la garde aujourd'hui avec son mari. "Avant qu'on parte, ils étaient très inquiets. Ils avaient peur que je n'arrive pas à vous parler", raconte-t-elle. 

Malgré la présence de l'accusé, la mère de Julie Douib ajoute : "Le plus jeune m'a dit 'Mamie, si tu n'arrives pas à parler, papa va sortir. Il va nous récupérer'." Quelques minutes après, Jordan, le frère de Julie Douib, s'exprime à son tour devant la cour d'assises de la Haute-Corse. Il regarde le box où Bruno Garcia-Cruciani se tient. "Il a tué ma grande sœur, mon repère. Aujourd'hui, je suis sous médicaments et je n'arrive pas à consoler mes filles."

30e féminicide en 2019

Dernier appelé, Lucien Douib, le père de la victime, s'attarde sur la reconstruction de ses petits-enfants et l'absence de leur père dans leurs vies. "Cela fait 27 mois que ce monsieur n'a pas demandé de nouvelles de ses enfants. Son seul but, c'est de nous les enlever", a-t-il expliqué.

Trentième féminicide sur les 146 dénombrés en 2019, le meurtre de Julie Douib, qui avait déposé plusieurs plaintes et mains courantes contre son ex-compagnon, avait ému toute la France il y a deux ans. À la suite de ce meurtre, le gouvernement avait lancé le Grenelle des violences faites aux femmes.