Marseille : un mois après, huit minutes de silence pour les huit victimes de l'effondrement de deux immeubles

Quelque 150 personnes étaient réunies, dans l'émotion, mercredi, rue d'Aubagne.
Quelque 150 personnes étaient réunies, dans l'émotion, mercredi, rue d'Aubagne. © GERARD JULIEN / AFP
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avec AFP , modifié à
Une centaine de personnes ont observé mercredi, un mois après l'effondrement d'immeubles à Marseille, huit minutes de silence en mémoire des huit victimes. 

Un mois jour pour jour après l'effondrement de deux immeubles au centre de Marseille, quelque 150 personnes ont observé mercredi matin rue d'Aubagne huit minutes de silence en mémoire des huit victimes du drame. Devant le 56 de la rue d'Aubagne, à quelques dizaines de mètres des immeubles effondrés, l'émotion et la tristesse se lisaient sur les visages des proches et des voisins, venus se recueillir devant les portraits des huit victimes. Sur un petit panneau, une inscription : "Ce n'est pas la pluie", référence directe aux explications avancées après la catastrophe par la municipalité, qui avait évoqué, entre autres, les conséquences des fortes pluies des jours précédents.

Hommage à l'octogénaire tuée en marge d'une manifestation. Membre du Collectif du 5 novembre créé après le drame, Kevin Vacher a appelé à observer huit minutes de silence à la mémoire des victimes et de "Zined, tombée sous les violences policières". Cette octogénaire, habitante elle aussi du quartier de Noailles, est morte d'un "choc opératoire" dimanche à l'hôpital. Samedi soir, elle avait été blessée par des éclats de grenade lacrymogène, alors qu'elle était au 4ème étage, chez elle, lors de violents incidents qui ont éclaté après plusieurs manifestations des "gilets jaunes", de la CGT et du Collectif du 5 novembre. Des applaudissements ont marqué la fin de ce moment de recueillement.

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Un mémorial a été improvisé par les riverains à l'endroit où les immeubles se sont effondrés rue d'Aubagne. ©GERARD JULIEN / AFP

Des frais d’obsèques ou de rapatriement non pris en charge. Après les sanglots, plusieurs proches des victimes ont de nouveau pointé du doigt la mairie, accusée notamment de ne pas les avoir soutenus après le drame. "Le consulat d'Algérie a pris en charge les frais de rapatriement mais la mairie de Marseille nous a dit que nous n'avions droit à rien n'étant ni descendant ni ascendant des victimes", critique Salma, la cousine de Cherif, 36 ans, une des victimes. Selon Kaouther Ben Mohamed, du Collectif du 5 novembre, personne n'a pris en charge non plus les obsèques de Niasse, 26 ans, qui était d'origine sénégalaise : "Les pompes funèbres ont fait une avance".

La municipalité, au centre des critiques depuis le drame, avait de son côté assuré mardi lors d'une conférence de presse avoir pris en charge les frais d'obsèques. Aucun représentant de la majorité municipale n'a pris part à la cérémonie d'hommage, mais à la demande du maire Jean-Claude Gaudin, une minute de silence devait être observée par les agents municipaux et les drapeaux de l'hôtel de ville mis en berne, a annoncé la mairie sur Twitter.