Marseille : à la faculté de Colbert, les dealers font la loi
La rentrée universitaire s'est déroulée sous tension à la faculté de Colbert à Marseille. Un point de deal que les forces de l'ordre n'arrivent pas à déloger depuis plus de deux ans est au centre de l'attention. C'est dans ce climat que les étudiants ont dû faire leur rentrée.
À la faculté de Colbert en plein centre-ville de Marseille, la rentrée universitaire s'est déroulée ici sous tension. La cause : un point de deal que les forces de l'ordre n'arrivent pas à déloger depuis plus de deux ans. C'est le jeu épuisant du chat et de la souris et le trafic continue. Les caméras de surveillance y sont régulièrement détruites.
Cet été, il y a même eu un incendie dans le local technique de la faculté. C'est dans ce climat que les étudiants ont dû faire leur rentrée. Les conditions de travail ici sont totalement anormales, rapporte le représentant des étudiants au conseil de la faculté, Ralph Atrach.
"Moi j'ai des étudiantes qui me disent, 'Ralph on a peur de rentrer le soir, parfois on préfère sécher le cours de soir pour ne pas rentrer seules et risquer de nous faire harceler'. C'est un package entre les dealers de drogue et leurs clients, donc on peut être considéré dans une zone de non-droit", selon Ralph Atrach.
"Une prime de 1.000 euros pour détruire les caméras de vidéosurveillance"
Sans compter les dégradations et sabotages des caméras de vidéosurveillance, des actes qui répondent à une première de récompense selon Yann Solterman, représentant du syndicat étudiant UNI. "Il y a un compte sur les réseaux sociaux qui s'appelle Coffee La Fac, du nom du point de deal, qui a mis une prime de 1.000 euros pour détruire les caméras de vidéosurveillance. Ça fait plus de 200.000 vues, des commentaires qui répondent à l'offre, à la prime, qui vont voir et qui répondent à cette prime-là, afin d'assurer le bon fonctionnement du point de deal", explique-t-il.
Un développement de la délinquance qui s'étend à tout l'hypercentre, dénonce Romain Simmarano, président du collectif Une Volonté pour Marseille. "Ça s'inscrit dans une lignée d'action pour faire peur, pour impressionner. On veut nous dégoûter du centre-ville. Que ce soit la criminalité organisée ou la petite délinquance, Ils veulent faire en sorte que ce centre-ville soit plus le nôtre", assure Romain Simmarano.
Ce groupe d'opposition à la mairie propose l'utilisation de drones pour déstabiliser l'activité de ces réseaux.