Eric FEFERBERG / AFP 2:03
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Jean-Gabriel Bourgeois et Lionel Gougelot, édité par Thibaud Le Meneec , modifié à
Des "gilets jaunes" vont participer mardi aux marches prévues contre l'antisémitisme dans toute la France, au nom de la lutte contre le racisme. Mais d'autres craignent une récupération politique.

Combien de "gilets jaunes" seront dans la rue, mardi soir, lors des marches prévues un peu partout en France contre l'antisémitisme ? Pour l'heure, impossible de le dire. Mais une chose est sûre : les personnes mobilisées interrogées par Europe 1 sont divisées quant à leur participation à ces rassemblements lancés par de nombreux partis politiques.

Crainte de la récupération. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle certains d'entre eux ne se déplaceront pas : "c'est peut-être mieux qu'une manifestation soit demandée par la société civile plutôt que par des partis politiques", affirme José Manrubia, d'Arles, qui tient à préciser qu'"il faut condamner tout acte raciste et antisémite". "Que les partis politiques suivent derrière, d'accord. Mais qu'ils ne soient pas les organisateurs, parce que ça peut laisser entendre qu'il peut y avoir une certaine récupération politique. Et ça ne doit jamais se faire sur le dos du racisme ou de l'antisémitisme."

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"Il faut répondre présent ce soir", répond quant à lui Thierry Paul Valette, de Paris. "Peu importe que ce soit l'appel des politiques, on s'en fout, on a tous été 'Charlie' à un moment donné, on a tous été unis et on doit retrouver nos fondamentaux du tous vivre ensemble. C'est pour ça que les figures médiatiques du mouvement ont cette responsabilité d'être fermes pour dénoncer tous ces actes de violence qui appellent à la barbarie."

Une charte à Lille contre les propos racistes. Un appel reçu par les "gilets jaunes" lillois, qui veulent faire la démonstration que le mouvement ne peut pas être assimilé aux actes racistes et antisémites. "Le but est de contrer cet amalgame qui est fait entre quelques actes au sein du mouvement 'gilets jaunes', qui ne sont pas représentatifs du tout de ce qu'on essaie de construire. Nous, on a écrit une charte où on refuse tout propos racistes et antisémites", avance Alexandre Chantry, l'un des leaders du mouvement dans la capitale des Flandres.

Plus nombreux que les partis ? "En tant que 'gilet jaune' et citoyenne, je ne peux pas entendre de tels propos", défend de son côté Jo Dabit, autre Lilloise mobilisée, en référence notamment à l'agression d'Alain Finkielkraut à Paris, samedi. "Il faut dire non à tous les propos racistes qui puissent exister", revendique-t-elle, tout en craignant la présence d'extrémistes dans les cortèges, mardi. Lundi soir, l'appel à la mobilisation des "gilets jaunes" contre l'antisémitisme était déjà abondamment relayé, avec un objectif : être plus nombreux que les partis politiques qui ont organisé le mouvement.