Marche blanche à Aubervilliers pour Marie, 28 ans, poignardée à mort devant ses enfants

L'ancien conjoint de Marie, soupçonné de l'avoir tuée, est toujours recherché par la police.
L'ancien conjoint de Marie, soupçonné de l'avoir tuée, est toujours recherché par la police. © Capture d'écran Twitter/@LenaBred
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avec AFP
Des dizaines de personnes ont marché dimanche à Aubervilliers en mémoire d'une jeune femme, mère de cinq enfants, tuée de plusieurs coups de couteau mi-novembre. 

Derrière une banderole "Stop aux féminicides !", environ 200 personnes ont participé dimanche à Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis, à une marche blanche en mémoire de Marie, 28 ans, tuée de plusieurs coups de couteau devant ses enfants. Le 15 novembre aux alentours de 23h, cette jeune mère de cinq enfants est morte après avoir reçu plusieurs coups de couteau, dont un à la carotide, dans son appartement. Un voisin a retrouvé son corps sur le palier, où elle venait de s'effondrer. Son ex-compagnon, soupçonné d'être son meurtrier, est toujours recherché, selon une source proche de l'enquête.

Des roses déposées au pied de son immeuble. Dimanche après-midi, au lendemain d'une mobilisation contre les violences sexistes qui a rassemblé des dizaines de milliers de manifestants à travers le pays, un cortège emmené par les proches de la jeune femme et la maire PCF de cette ville populaire du nord parisien, Meriem Derkaoui, est parti de l'hôtel de ville pour rejoindre l'immeuble où vivait la jeune femme. Là, les participants, pour certains vêtus de T-shirts blancs frappés de son prénom, ont déposé des roses blanches. Sa nièce Adelina, qui vivait avec elle, a décrit une "femme forte, pleine de joie de vivre, qui aimait rire, danser". "On lui a enlevé la vie, mais on n'enlèvera pas la joie de vivre à ses enfants", a dit la jeune femme, évoquant notamment, bouleversée, "sa fille de 8 ans qui a vu sa mère se vider de son sang", mais aussi ses triplés, âgés de dix mois.

Des "mentalités sexistes et rétrogrades".  La maire d'Aubervilliers a quant à elle déploré "un drame qui découle de mentalités sexistes et rétrogrades, qui pensent que la femme est un objet, qu'on peut la taper, s'asseoir sur elle, l'insulter dans les transports". Après le meurtre de la jeune femme, le parquet de Bobigny a appliqué le protocole dit "féminicide", institué en 2016 dans le département en cas d'homicide ou tentative d'homicide d'une particulière gravité. Ce dispositif permet notamment une prise en charge et un accompagnement spécifique des enfants. En France, en 2016, 123 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-compagnon, soit environ une tous les trois jours. Chaque année, près de 220.000 femmes subissent des violences de la part de leur conjoint ou ex-compagnon, selon des chiffres de 2017.