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Europe1.fr , modifié à
Le chef cuisinier Marc Veyrat poursuit le Guide Michelin en justice pour connaître "les raisons exactes du déclassement" de son restaurant de Haute-Savoie, qui avait perdu en janvier sa troisième étoile. Il s'explique sur Europe 1. 
INTERVIEW

Un nouvel épisode de la guerre des étoiles. Le chef cuisinier Marc Veyrat a décidé de poursuivre en justice le Guide Michelin pour connaître "les raisons exactes du déclassement" de son restaurant La Maison des Bois, auquel avait été retiré en janvier sa troisième étoile. Cette décision a été prise "sans aucune raison", affirme le chef cuisinier sur Europe 1. 

Huit mois après ce retrait, Marc Veyrat a décidé de réagir. "J'ai beaucoup de respect pour le guide Michelin", souligne-t-il. "Mais quand je les ai contactés, ils m'ont dit de telles énormités que je leur ai dit que je préférais ne plus y figurer du tout."

Aujourd'hui, la priorité de Marc Veyrat, c'est d'enfin savoir pourquoi les inspecteurs ont annulé sa troisième étoile. Dans les faits, rien n'oblige cependant le guide à motiver ses déclassements. "Il n'est pas tenu d'expliquer son choix", reconnaît Marc Veyrat. "Mais quand on confond du reblochon et de la tomme, ou qu'on me dit que j'ai utilisé du cheddar alors que j'ai défendu le terroir pendant trente ans… On est en droit de se poser des questions."

"Je ne veux plus de cette pression"

Le chef étoilé est revenu sur le coup dur qu'a représenté son déclassement en janvier. "Quand vous voyez vos employés qui arrivent le matin avec les larmes aux yeux, qui ne comprennent pas pourquoi… À cause du guide Michelin, je sors d'une dépression qui a duré six mois." En face, les représentants du guide fustige sa "persévérance déraisonnable" et sa manière de communiquer "bruyamment". 

Mais pour Marc Veyrat, la plainte déposée n'est pas qu'une affaire personnelle. "Je ne veux plus de cette pression pour les jeunes, cette pression qui nous saisit (les chefs) trois mois avant que le guide sorte… Ils ont le droit de juger effectivement, mais c'est pas la peine de prendre notre vie en otage." L'audience en référé est prévue pour le 27 novembre.