Manifestation de soutien à une employée handicapée de Conforama

Une quinzaine de magasins de l'enseigne étaient en grève mardi dans toute la France.
Une quinzaine de magasins de l'enseigne étaient en grève mardi dans toute la France. © JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP
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avec AFP , modifié à
L'employée a porté plainte contre l'enseigne pour avoir été, selon elle, brièvement séquestrée par un supérieur, en février.

Une centaine de syndicalistes de la CGT, venus de toute la France, se sont réunis mercredi devant un magasin Conforma à Niort pour soutenir une employée handicapée de cette entreprise qui a porté plainte pour avoir été, selon elle, brièvement séquestrée par un supérieur.

"Il a bloqué la porte pour récupérer le carnet". Le 25 février, son chef de dépôt lui aurait demandé de venir dans un local, où se trouvait également un magasinier, pour lui demander de lui remettre un carnet où elle consignait ses notes personnelles et privées en lien avec ses conditions de travail, selon la CGT. "Il a bloqué la porte avec des bannettes de papier, il voulait récupérer le fameux carnet", a expliqué à la presse Nadine, employée handicapée.

Des réflexions "liées à mon handicap". La quadragénaire avait dû être hospitalisée après les faits et placée en arrêt maladie jusqu'au 28 mars. Elle a déposé plainte en gendarmerie et a également contacté le délégué du Défenseur des droits dans les Deux-Sèvres, selon une source syndicale. "J'ai des tumeurs au cerveau mais Conforama, je vous le dis: ma démission, vous ne l'aurez pas. J'ai le droit d'être syndiquée!", a déclaré cette employée.

"Je souffre d'une maladie du système nerveux, qui m'oblige à travailler au calme. À l'arrivée de la nouvelle direction en 2015, l'aménagement de mon poste a été remis en question, deux fois. Il n'a été rétabli que grâce à l'Inspection du travail. Et régulièrement, mes supérieurs hiérarchiques me font des réflexions, liées à mon handicap. Je les note dans un carnet", a affirmé la syndicaliste CGT.

Une quinzaine de magasins en grève mardi. Une quinzaine de magasins de l'enseigne étaient en grève mardi dans toute la France, mais beaucoup des collègues de Nadine ne semblaient pas la soutenir. Nombre d'entre eux avaient déployé une banderole sur laquelle on pouvait lire "Soutien à notre chef de dépôt". "Cette histoire ne tient pas la route", s'est insurgée Bernadette Rimbault, déléguée du personnel. "On est ici pour soutenir notre collègue chef du dépôt", a-t-elle souligné.

La direction de la communication de Conforama a indiqué qu'elle prenait "cette affaire très au sérieux". "Une enquête du CHSCT (Comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail) est en cours, dont les conclusions devraient être connues le 21 avril", a-t-elle précisé.