Sous le coup d'un mandat d'arrêt européen, l'imam Hassan Iquioussen, qui doit être expulsé vers le Maroc, se serait réfugié en Belgique et reste pour l'heure introuvable. Dans ce contexte, l'association Perspectives musulmanes appelle à une manifestation de soutien samedi à Paris contre "l'islamophobie de l'État". Pour l'heure, aucun arrêté d'interdiction de ce rassemblement n'a été pris par le nouveau préfet de police, Laurent Nunez.
Selon les informations d'Europe 1, cette manifestation a bien été déclarée dans les règles en milieu de semaine. Elle a été déposée en préfecture avec un lieu précis, la place de la République, et l'horaire de 15 heures.
Pas d'affluence significative anticipée par le renseignement
Pour le moment, les remontées des services de renseignement n'entrevoient pas d'affluence significative : quelques dizaines de personnes, peut-être une centaine, mais rien de bien menaçant en termes d'ordre public. Le nombre d'unités de forces mobiles mobilisées ce week-end dans la capitale est assez classique pour un week-end de rentrée.
Toutefois, comme toujours dans ces appels à manifester partagés sur les réseaux sociaux, tout peut se jouer dans les dernières heures. Plusieurs prédicateurs ou influenceurs islamistes, comme les qualifient les services de renseignement, ont relayé cet appel à manifester signé de ce mystérieux collectif, Perspectives musulmanes. Un appel "à dire non à l'expulsion de l'imam Hassan Iquioussen et contre l'islamophobie d'État".
"Gênant pour la cohésion nationale", affirme Valérie Boyer
Cette sémantique n'est pas nouvelle. La supposée islamophobie d'État était agitée par des responsables d'associations cultuelles, des activistes communautaristes, tout au long de la campagne présidentielle. D'ailleurs, plusieurs individus dans le viseur du renseignement ont indiqué publiquement leur volonté de se rendre ce samedi à cette manifestation.
Un rassemblement qui est pointé du doigt par une partie de la classe politique. Au micro d'Europe 1, la sénatrice des Républicains Valérie Boyer demande son interdiction. "Je ne comprends même pas comment une telle manifestation peut être autorisée ou tolérée, au moment-même où le ministre de l'Intérieur (Gérald Darmanin) se réjouit de la fuite de l'imam en Belgique", affirme-t-elle. "On autorise une manifestation pour soutenir quelqu'un qui tient des propos homophobes, antisémites, antiféministes, antirépublicains", énumère la sénatrice, qui conclut : "C'est particulièrement gênant pour la cohésion nationale et pour la sécurité nationale."