Maladie de Lyme : plainte contre un médecin dijonnais pour "refus de soin"

France Lyme et les cinq patients qui "vont se constituer partie civile" ont déposé une seule plainte regroupant leurs témoignages.
France Lyme et les cinq patients qui "vont se constituer partie civile" ont déposé une seule plainte regroupant leurs témoignages. © JOE RAEDLE / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
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avec AFP
Une association a décidé de porter plainte "pour le compte de cinq patients" contre un médecin infectiologue du CHU de Dijon qui refusait de reconnaître la maladie de Lyme.

Une plainte a été déposée par une association soutenant les malades de Lyme "pour son compte et pour le compte de cinq patients" contre un médecin infectiologue du CHU de Dijon pour "refus de soin", a-t-on appris lundi par leur avocat.

"C'est dans votre tête", répondait le médecin. "À partir du moment où l'on vient voir (ce médecin) en disant que l'on souffre de la maladie de Lyme, il répond 'vous n'avez rien, c'est dans votre tête'", a dit à l'AFP Me Thomas Benages, avocat de l'association France Lyme et des cinq plaignants. La borréliose de Lyme, maladie infectieuse causée par une bactérie, est transmise par une piqûre de tique. Une controverse existe sur l'existence ou non de formes chroniques (pour lesquelles les traitements classiques ne viennent pas à bout), dont la reconnaissance est réclamée depuis plusieurs années par des associations.

Des situations "à la limite de l'insulte". France Lyme et les cinq patients qui "vont se constituer partie civile" ont déposé une seule plainte regroupant leurs témoignages, car cela met en avant "une récurrence, un schéma", poursuit Me Benages, qui décrit des situations "à la limite de l'insulte" ou des personnes se faisant parfois "mettre dehors". La plainte, déposée pour "refus de soin illicite en raison d'une discrimination liée à l'état de santé", a été reçue vendredi au tribunal de Dijon où elle est "en cours de traitement au sein du parquet", a précisé lundi le procureur de la République Éric Mathais.

Selon ce document, que l'AFP a pu consulter, les faits dénoncés se seraient produits entre avril 2015 et janvier 2019. L'un des témoignages relate que le médecin aurait ainsi déduit "d'une simple auscultation" et "sans regarder les analyses biologiques" que l'une des plaignantes "n'avait pas la maladie de Lyme mais qu'elle était dépressive". D'autres évoquent un médecin "devenu agressif" à l'évocation d'une "maladie de merde qui n'existe pas", conseillant de "consulter en psychiatrie", ou encore des invitations à quitter le cabinet "sans qu'aucun soin n'ait été prodigué".

Le CHU ne souhaite pas communiquer davantage. "Les seuls objectifs sont la qualité et la sécurité de la prise en charge de tous les patients", a indiqué par mail le CHU de Dijon, interrogé par l'AFP à ce sujet. Confirmant simplement avoir "récemment eu connaissance du courrier de mécontentement d'une patiente au sujet de sa prise en charge", l'établissement précise qu'il ne communiquera pas davantage sur cette affaire.