Lycée Arago envahi à Paris : "c'était vraiment l'enfer", témoigne un élève après 48 heures de garde à vue

Benjamin faisait partie des 102 personnes interpellées après avoir fait irruption dans le lycée Arago, mardi (photo d'illustration). 1:01
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Marguerite Lefebvre
Benjamin, élève de seconde au lycée Arago, à Paris, fait partie des 102 personnes interpellées pour avoir fait irruption dans son établissement mardi, en marge de la manifestation des fonctionnaires. Il dénonce la "violence gratuite" des policiers. 

Benjamin est sorti du commissariat jeudi, les traits tirés, mais soulagé. Âgé de 15 ans, l'élève de seconde fait partie des 102 personnes interpellées mardi pour avoir fait irruption dans le lycée Arago, à Paris, peu après la dispersion du cortège de fonctionnaires place de la Nation. Le mineur a passé deux jours en garde à vue et sera convoqué début juin pour un rappel à la loi. 

"J'étais K.O, je n'en pouvais plus". "Quarante-huit heures, c'est long, c'est très long", témoigne-t-il au micro d'Europe 1. "Moi j'étais dans une cellule individuelle parce que j'étais malade, mais j'avais des camarades qui étaient nombreux dans des cellules à huit, voire à neuf ou à dix, c'était vraiment l'enfer. On n'avait aucune information, je n'ai pas pu parler à mes parents. Quand on m'a annoncé ma prolongation, j'étais K.O, je n'en pouvais plus."

"On s'est retirés dans le calme". S'il reconnaît l'infraction, la version des faits de Benjamin ne varie pas : mardi soir, il était venu débattre et rien d'autre. "Il n'y a pas eu de violences, on s'est retirés dans le calme, on a annoncé qu'on était pacifiques et on a tranquillement descendu les escaliers trois par trois, comme ils le nous demandaient. On a été fouillés, on n'a pas résisté. C'est une sorte de violence gratuite".

La mère du lycéen "perplexe". La mère du lycéen, presque sans nouvelles pendant 48 heures, dénonce également cette "violence". "On est restés tout du long avec un sentiment de sidération, en raison de ce qui nous paraît vraiment une espèce de mesure punitive excessive", explique-t-elle. "Si la moindre réunion de ces enfants-là est considérée comme de l'agitation... Je suis très perplexe."