Centrale nucléaire 1:49
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Margaux Fodéré, édité par Alexandre Dalifard , modifié à
Depuis lundi, un projet de loi est examiné à l’Assemblée nationale pour faire sauter tout un tas de verrous réglementaires. Parmi les mesures proposées, il y a la fusion de l’IRSN et de l’ASN. Mais si les tâches de contrôle et d’expertise sont bien séparées, il ne devrait pas y avoir de menace pour la sûreté nucléaire.

Le gouvernement met le paquet sur le nucléaire et veut accélérer les procédures de construction des nouveaux réacteurs. Depuis lundi, un projet de loi est examiné à l’Assemblée nationale pour faire sauter tout un tas de verrous réglementaires. Un texte qui fait débat. Parmi les mesures proposées, la suppression de l’IRSN, l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire, dont les équipes seraient transférées notamment à l’ASN, l’Autorité de Sureté Nucléaire. Malgré la découverte depuis une semaine de fissures de taille inédite dans les réacteurs, cette fusion n'aurait à priori, pas de risque pour la sûreté nucléaire.

Un modèle d’inspiration américain

D’abord il n’est pas question de supprimer les expertises réalisées dans le nucléaire, mais plutôt de les intégrer dans les compétences de l’ASN. Il faudra évidemment s’assurer que ces tâches seront indépendantes les unes des autres. Mais ce système fonctionne déjà très bien aux Etats-Unis, rappelle Emmanuelle Galichet, maître de conférence au conservatoire national des arts et métiers. "Vous avez le contrôle, la décision et l’expertise avec des rôles bien précis pour chacun des trois entités. Et là-bas ça marche très bien, il n’y a pas eu d’incident ou d’accident nucléaire sur les réacteurs à eau pressurisée", souligne-t-elle.

L’ANSES, un fonctionnement similaire

Le fonctionnement existe déjà en France, dans un autre secteur. "Il y a une autre agence qui s’appelle l’ANSES, l’Agence Nationale Sécurité Sanitaire Alimentaire Nationale, qui a le même style d’organisation que celle dont pourrait hériter ce super ASN. Et il semble que personne n’ait à redire du travail de l’ANSES sur les problématiques qu’elle gère", précise Emmanuelle Galichet. Et sur la question des moyens, l’entourage de la ministre de la Transition Energétique, Agnès Panier Runacher, affirme qu’ils seront renforcés.