Soudeur 1:38
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Margaux Fodéré, édité par Alexandre Dalifard
Alors que la fissure découverte sur le réacteur de Penly est due à un problème de soudure, un problème est constaté dans le secteur : il manque 7.000 soudeurs en France. Et les candidats ne se bousculent pas au portillon. Illustration dans la centrale nucléaire de Chinon, en Centre-Val-de-Loire, qui a ouvert ses portes à des demandeurs d’emploi.

La fissure découverte sur le réacteur 1 de Penly est due à un problème de soudure au moment de la construction de la centrale dans les années 1980. Réparer cette fissure, et traiter les phénomènes de corrosion sous contrainte qui abiment les réacteurs, cela demande d’avoir des soudeurs. Pourtant, c’est l’une des faiblesses majeures de la filière nucléaire française : il manque 7.000 soudeurs en France. Et la profession a du mal à attirer. Le 6 mars dernier, la centrale nucléaire de Chinon, en Centre-Val-de-Loire, a ouvert ses portes à des demandeurs d’emplois, pas vraiment convaincus par le métier de soudeur.

Des compétences techniques

Ils sont perchés à 10 mètres de haut, sur des passerelles aériennes : Jessy et son équipe travaillent sur les tuyaux de la salle des machines. Un chantier qui mobilise plusieurs professions, dont des soudeurs. "On fait de la tuyauterie, de la soudure, du montage. Il faut être un très bon technicien, il y a une grosse partie mathématique, savoir calculer des aires", souligne Jessy. Des compétences qui n’effraient pas Christophe, 41 ans, inscrit à Pôle Emploi, bien au contraire. "J’ai une formation en plasturgie, en agriculture, et en traitement de l’eau. Ce n’est sûrement pas les mêmes soudures mais j’ai quelques notions parce que dans l’agriculture on est polyvalent", admet-il.

Un métier itinérant

Mais un aspect du métier de soudeur le tracasse et va chercher la réponse auprès de Jessy, le chef d’équipe. "Vous êtes itinérant ou est-ce que vous êtes sur la centrale de Chinon ?", demande-t-il. "S’il n’y a vraiment pas d’activité sur ce site pour moi à l’heure actuelle, je peux être amené à aller sur Saint-Laurent, Dampierre, ou Belleville", lui répond Jessy. Les trois autres centrales nucléaires situées en Centre-Val-de-Loire. Rédhibitoire pour Christophe. "Quand il n’y a plus d’arrêt de tranche ils sont obligés de se délocaliser. Moi je suis casanier", précise-t-il.

Pour Christophe, ce sont les déplacements qui coincent, pour d’autres c’est la pénibilité du métier de soudeur.