Les salariés de But appelés à la grève samedi pour l'équivalent d'un 13ème mois

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avec AFP , modifié à
La direction explique que certains critères n'ont pas été atteints pour déclencher le versement de la prime. 

Les salariés de l'enseigne d'ameublement But sont appelés à se mobiliser samedi, pour la cinquième fois depuis septembre, en vue de l'obtention d'une prime annuelle équivalente à un 13ème mois, ont indiqué vendredi des sources syndicales.

Les syndicats CFDT, CGT, CFTC, FO et Unsa appellent les employés de la région parisienne à cesser le travail et à participer à un rassemblement à 14h devant le magasin But de Sainte-Geneviève-des-Bois, dans l'Essonne, "le plus rentable de l'enseigne" selon la CGT. L'intersyndicale appelle aussi d'ores et déjà à une journée de "grèves et de débrayages" au plan national le 18 novembre. "Face à une charge de travail qui augmente, aux pressions managériales et aux conditions de travail qui se dégradent, l'entreprise But n'accorde aucune reconnaissance à ses salariés", dénonce la CGT. 

La direction argue des résultats insuffisants ne permettant par le versement de la prime. En septembre, la direction a annoncé qu'aucune prime de participation ne serait versée cette année. Contactée par l'AFP, elle a expliqué que, "pour la première fois depuis 2013", les résultats "n'ont pas permis d'atteindre les critères" déclenchant le versement de cette prime, dont l'enveloppe moyenne est d'"environ 3,8 millions d'euros" par an. Mais pour l'intersyndicale, qui dénonce dans un communiqué le "mépris flagrant" de la direction, "toutes les conditions sont réunies pour pouvoir redistribuer ce qui revient de droit aux équipes après le travail réalisé tout au long de l'exercice".  Les salariés ont déjà été appelés à se mobiliser par la seule CGT le 23 septembre, puis par l'intersyndicale les 14, 19 et 28 octobre. Le 19, un rassemblement s'était tenu devant le siège de But à Emerainville, en Seine-et-Marne.

Une prime versée fin octobre... mais due depuis l'an dernier. Fin octobre, face au refus de la direction d'ouvrir des négociations malgré la mobilisation, la CFDT avait appelé à "monter d'un cran".  Faute de participation, l'enseigne, "consciente des efforts" des salariés, "a décidé d'octroyer une enveloppe de prime exceptionnelle d'un montant d'un million d'euros", qui a été versée en septembre, a fait valoir la direction. Cette prime était due depuis l'an dernier, a expliqué de son côté la CGT. Elle faisait partie d'une enveloppe de 3 millions d'euros négociée par les syndicats au moment du rachat de l'enseigne en 2016 par l'Autrichien Lutz, associé au fonds d'investissement américain CD and R. But emploie 6.000 salariés dans 303 magasins, selon la direction.