Les ouvriers non payés du métro suspendent leur grève après des avancées

Les ouvriers en étaient à leur cinquième grève (image d'illustration).
Les ouvriers en étaient à leur cinquième grève (image d'illustration). © PHILIPPE LOPEZ / AFP
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avec AFP , modifié à
Vinci et ses filiales ont annoncé plusieurs mesures en faveur des ouvriers du chantier de la station Châtelet. Un "paiement anticipé" des salaires a été effectué.

Les salariés qui travaillent sans salaire depuis plusieurs mois sur un chantier du métro parisien pour des sociétés sous-traitantes de Sogea TPI, une filiale de Vinci, ont décidé vendredi de suspendre leur grève après avoir obtenu des avancées du groupe de BTP.

Plusieurs mois d'arriérés de salaire. En grève depuis lundi soir pour réclamer le paiement de 2 à 8 mois d'arriérés de salaire et leur embauche par Vinci, ces salariés, pour la plupart d'origine turque, "ont décidé de suspendre" leur mouvement vendredi, a annoncé lors d'une conférence de presse Christian Renard, de la CGT-construction.  Sogea TPI a procédé à un "paiement anticipé" à FH Service, actuel employeur de ces 32 salariés, et "va faire pression" sur la société "pour qu'elle règle" leurs salaires sur la période du 14 décembre à fin janvier, a expliqué Christian Renard.

Des embauches temporaires pour les travailleurs. FH Service travaille pour Sogea TPI depuis le 14 décembre, après la défaillance d'une précédente société sous-traitante, FC 10, pour laquelle travaillaient déjà ces ouvriers sur ce chantier de rénovation du métro parisien, à la station Châtelet-Les Halles. Des embauches temporaires en intérim ou sous forme de contrat de chantier vont par ailleurs être proposées aux travailleurs, "jusqu'à la fin du chantier à l'été 2017", a-t-il ajouté. Vinci avait annoncé jeudi ces mesures dans un communiqué. Elles ont été présentées dans la soirée aux ouvriers réunis en assemblée générale. 

Les demandes de régularisation "accompagnées". Pour les "quelques salariés potentiellement en situation irrégulière", Sogea TPI va aussi "les accompagner dans leur demande de régularisation", a poursuivi le délégué CGT. "La grève, la mobilisation a payé", s'est-il félicité, et c'est "suite à la médiatisation que Vinci a bougé". "C'est un premier pas, mais ce n'est pas terminé", a-t-il souligné. La CGT, qui a révélé l'affaire, reste "vigilante" pour que l'ensemble des arriérés de salaire soit versé. Une nouvelle réunion avec Vinci est d'ores et déjà prévue mardi.

C'était "la cinquième grève des salariés. Les grands groupes, Vinci, ne peuvent pas dire qu'ils ne savaient pas", a observé de son côté Ali Tolu, délégué CGT chez Vinci. Pour Christian Renard, ce mouvement est aussi "très important pour l'avenir car on souhaite porter un coup d'arrêt à ces pratiques" de sous-traitance et de travail dissimulé sur les chantiers du BTP, "surtout dans la perspective des travaux du Grand Paris" .