"Les incendies ont démontré qu'il fallait prendre cette décision", estime le maire Jean-Marc Tellier, interrogé par Europe 1 (photo d'archives). 2:47
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Lionel Gougelot, édité par Margaux Lannuzel
À Avion, dans le Pas-de-Calais, le maire PCF a décidé de reloger les 40 locataires d'un immeuble miné par la délinquance. Il s'est expliqué sur Europe 1, mercredi matin. 
INTERVIEW

"Il y a des gens qui squattent, des gens qui dorment par terre, qui se droguent." Au micro d'Europe 1, une habitante d'une tour HLM d'Avion, près d'Arras, dans le Pas-de-Calais, dit son impuissance face à la délinquance qui gangrène son immeuble. La situation est telle que le maire de la commune a pris une décision radicale : celle de reloger les 40 locataires du bâtiment, qu'il n'estime plus en sécurité. 

"Cela fait 33 ans que je suis ici"

"Pour quelqu'un de normal, ce n'est pas possible", renchérit un autre habitant. Pour le maire Jean-Marc Tellier, également interrogé par Europe 1, un incendie survenu dans la nuit de jeudi à vendredi dans la cage d'escalier a eu un effet "déclic". "Il a démontré qu'il fallait prendre cette décision. On a eu la chance de ne pas avoir de blessés, mais il fallait passer à l'action."  

Depuis lundi, les agents du bailleur social font donc le tour des appartements pour prévoir le relogement d'ici un mois. L'office HLM prendra en charge tous les frais de déménagement et tente de rassurer les habitants, comme Augusta, 94 ans, qui réside au 7ème étage. "Cela fait 33 ans que je suis ici", souffle-t-elle, reconnaissant que la situation lui fait "un pincement au cœur". 

"Le bailleur a fait le maximum"

"Ce sont des gens qui méritent qu'on les aide et qu'on s'occupe d'eux. (...) On accélère simplement un processus qui était prévu", souligne de son côté Jean-Marc Tellier. "Cette tour était vouée soit à être transformée en tour administrative soit abattue, donc il était déjà décidé qu'elle finirait par ne plus avoir de locataire."

L'édile ne pointe cependant aucune institution du doigt dans l'aggravation progressive de la situation. "Cela fait plusieurs mois qu'on a des cellules de veille, qu'on travaille avec la préfecture, les services de police.... On pourrait débattre sur les moyens de la police, mais ils ont été présents, ils ont essayé de faire le maximum. Le bailleur aussi a fait le maximum."

En attendant le déménagement, un vigile, en contact permanent avec les forces de l'ordre, est chargé de surveiller les lieux.