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Charles Luylier (correspondant à Montpellier) / Crédit photo : Pascal GUYOT / AFP , modifié à
Samara, une adolescente de 14 ans, a été violemment agressée devant le collège Arthur-Rimbaud à Montpellier. Selon plusieurs témoins, l'agresseuse présumée lui aurait sommé de porter le voile. L'Inspection générale de l'Éducation nationale va se rendre ce vendredi au collège, annonce la ministre Nicole Belloubet.

Plongée dans le coma pour des raisons religieuses ? L'hypothèse gagne en crédibilité au fur et à mesure que les témoins s'expriment. Mercredi, Samara, une adolescente de 14 ans, scolarisée au collège Arthur-Rimbaud de Montpellier, a été violemment agressée à la sortie de cet établissement situé dans le quartier de la Paillade, au point d'être conduite à l'hôpital. Trois mineurs ont été placés en garde à vue

Selon plusieurs camarades de la jeune fille, c'est bien la religion qui constitue le point de tension ayant déclenché le déchaînement de violence. Une adolescente coquette, maquillée, mais musulmane, un triptyque totalement incompatible aux yeux de la principale mise en cause. "La fille qui est partie en garde à vue, elle était jalouse la dernière fois que Samara s'est coiffée. Elle lui a dit 'mets le voile'", se remémore une collégienne. "Elle s'habille à l'européenne, c'est pour ça qu'ils l'ont traitée de p***", enchérit un jeune homme. 

"On est à proximité d'une cité où pratiquement tout le monde a le voile" 

Une situation qui soulève toute la difficulté du vivre ensemble dans ce quartier sensible et très cosmopolite. Ce qui inquiète particulièrement les parents d'élèves, à l'image de Nathalie. "Les filles qui sont maghrébines et qui sont européanisées, elles sont mal vues. Selon eux, il faudrait qu'elles portent le voile parce qu'on est à proximité d'une cité où pratiquement tout le monde a le voile, tout en étant réfractaire à toute européanisation d'une fille maghrébine". 

Symbole de cette situation incandescente : la police restera aux abords de l'établissement jusqu'à samedi, pour chaque rentrée en classe le matin. Pour l'heure, selon les informations d'Europe 1, l'Inspection générale de l'Education nationale n'a pas été saisie.