CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP 2:05
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Pour Christiane Féral-Schuhl, présidente du Conseil national des barreaux (CNB) et invitée d'Europe 1 samedi matin, la poursuite de la mobilisation des avocats contre la réforme des retraites, décidée vendredi, s'explique par l'absence de réponse satisfaisante du gouvernement aux revendications des grévistes. 
INTERVIEW

Ils continuent. Vendredi soir, le Conseil national des barreaux (CNB) a voté en assemblée générale et à l'unanimité la poursuite de la mobilisation des avocats contre la réforme des retraites, qui dure depuis maintenant six semaines. Samedi, la présidente de la structure, Christiane Féral-Schuhl, a expliqué sur Europe 1 pourquoi la profession prolongeait son mouvement social malgré les propositions du gouvernement. 

"Nous considérons que l'entrée dans ce régime va porter atteinte à notre forme d'exercice professionnel et va créer des inégalités qui pourraient conduire un certain nombre d'avocats à quitter la profession", estime Christiane Féral-Schuhl au micro de Bernard Poirette.

"Mécanismes précaires"

Alors que Nicole Belloubet a répété jeudi que l'entrée dans le régime universel n'était "pas négociable", la garde des Sceaux a présenté "trois engagements" à la profession : assurances sur le maintien des pensions, "pas de doublement brutal des cotisations" et le "maintien de la caisse de retraite des barreaux français (retraite et prévoyance ndlr) sous le contrôle de la profession". "Ces mécanismes nous paraissent précaires et incomplets, car il reste une forte augmentation de cotisations, avec un principe de surcotisation pour les avocats au-dessus de 80.000 euros. On utilise nos propres deniers pour basculer dans une réforme qui ne présente aucune sécurité juridique et financière", résume la présidente du CNB. 

 

Si les avocats se disent prêts à "répondre à l'invitation du gouvernement d'examiner d'éventuels aménagements sur les scénarii d'intégration dans le système universel", ils "s'associeront à toute demande de retrait et de suspension de ce texte", explique Christiane Féral-Schuhl. "Nous poursuivrons une forte mobilisation laissant aux barreaux le choix de la forme de la mobilisation."