Les associations inquiètes au cœur d'une situation post-Covid «très tendue»

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De moins en moins de bénévoles s'engagent dans les associations depuis la crise sanitaire. (Illustration) © LIONEL BONAVENTURE / AFP
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avec AFP , modifié à
Après deux ans de crise sanitaire, la situation des associations est jugée "très tendue", selon une étude publiée par le réseau Recherche et Solidarités menée auprès de 2776 responsables associations. Parmi les sujets qui inquiètent le plus, les ressources bénévoles, le renouvellement des dirigeants et les situations financières sont en tête.

"La situation reste très tendue" dans les associations après deux années de crise sanitaire, notamment concernant le nombre de bénévoles, selon une étude publiée lundi par le réseau d'experts Recherche et Solidarités (R&S). D'après cette enquête, réalisée du 26 avril au 30 mai 2022 auprès de 2.776 responsables d’associations, la situation n'est jugée bonne que par 36% des dirigeants interrogés. "Au regard des ressources bénévoles, la situation reste très tendue", estime R&S. "Les ressources humaines bénévoles disponibles pour les activités" est le sujet qui inquiète le plus les responsables "pour les mois qui viennent" : 63% d'entre eux s'en inquiète, soit trois points de plus par rapport à une précédente étude menée en 2019.

Ils sont 47% à se soucier fortement du "renouvellement des dirigeants", un chiffre stable depuis trois ans, et 37% de la situation financière et la diminution du nombre d'adhérents, un bond de 12 points depuis 2019.

Des besoins financiers et de reconnaissance

Les attentes d'accompagnement portent pour 44% sur une "reconnaissance du rôle citoyen et de l'utilité sociale" des associations ainsi que sur des moyens financiers, 33% demandant des simplifications administratives. L'enquête distingue également les associations avec salariés, dont 55% veulent plus de moyens financiers ; une augmentation de 14 points, de celles sans salariés, qui demandent à 47% une reconnaissance du rôle citoyen et de l'utilité sociale, plus 6 points en trois ans.

L'étude met en exergue les inquiétudes des dirigeants des petites associations, celles dont le budget annuel est inférieur à 10.000 euros, dont la "situation générale aujourd'hui et pour demain est plus souvent jugée difficile". Selon leur champ d'intervention, les responsables associatifs expriment des inquiétudes différentes. Dans l'action sociale, il y a une "plus grande préoccupation concernant l'évolution des politiques publiques et les relations avec les services de l'État". 

Dans la santé, la situation générale est jugée plus difficile aujourd'hui et pour les mois à venir. Il y a plus d'inquiétude dans les associations intervenant dans l'enseignement et la formation "quant à la ressource bénévole", préoccupation que l'on retrouve aussi dans le domaine sportif. Dans l'action culturelle, la situation est un peu plus favorable au regard du bénévolat, mais s'y concentrent davantage de difficultés financières.