«Le "SNCF-bashing" va repartir de plus belle» : le patron de la SNCF inquiet face à la menace de grève
Jean-Pierre Farandou, patron de la SNCF, a partagé son inquiétude d'un week-end cauchemardesque du 8 mai pour les usagers. Les annulations se sont multipliées après l'appel à la grève dès le 6 mai du collectif des contrôleurs et d'autres corps de métiers, mécontents de leurs conditions de travail et de leur rémunération.
Mécontents de leurs conditions de travail et de leur rémunération, le collectif des contrôleurs et d'autres corps de métiers appellent à la grève dès le 6 mai. Ils seront rejoints par le syndicat SUD-Rail dès le 8 mai. Alors que les annulations se sont multipliées ces derniers jours, Jean-Pierre Farandou, qui doit terminer son mandat dans quelques semaines, s'est exprimé dans une lettre ouverte pour éviter un week-end du 8 mai cauchemardesque pour les usagers de la SNCF.
"Il a amplifié la colère des cheminots et des cheminotes"
Dans cette lettre, Jean-Pierre Farandou promet notamment l'organisation de groupes de travail pour tenter de régler les problèmes rencontrés par les contrôleurs avec le nouveau logiciel de planning. Il rappelle les concessions récentes de la direction : des augmentations de salaires supérieurs à l'inflation ou encore les accords sur les cessations anticipées d'activité. Mais pas de réponse aux nouvelles revendications salariales portées par le collectif des contrôleurs et SUD-Rail.
En revanche, il met les cheminots face à leurs responsabilités en rappelant que des grèves ciblées sur les ponts de mai vont pénaliser les usagers et leurs familles. "Nous perdrons leur confiance et le 'SNCF-bashing' va repartir de plus belle", s'inquiète Jean-Pierre Farandou, qui dit craindre la perte de clients au profit de la concurrence. Un discours inaudible pour les syndicats.
"Le PDG de la SNCF a amplifié la colère des cheminots et des cheminotes. C'est très triste qu'il parte en voulant diviser les cheminots et les cheminotes, ça renforce notre volonté de continuer à aller voir les collègues et de les appeler à se mobiliser", explique Julien Troccaz, secrétaire fédéral SUD-Rail.
Plutôt que d'apaiser la situation, l'initiative de Jean-Pierre Farandou pourrait donc exacerber les tensions et rendre la grève encore plus dure qu'annoncée.