Le procès en appel des Balkany repoussé à mardi en raison de la grève des avocats

Seule Isabelle Balkany était présente devant la cour d'appel, lundi (photo d'archives).
Seule Isabelle Balkany était présente devant la cour d'appel, lundi (photo d'archives). © STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
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avec AFP
La présidente de la cour d'appel a "suspendu les débats jusqu'à mardi" en raison de la manifestation prévue des avocats, qui protestent contre le projet de réforme des retraites. L'audience commencera donc mardi. 

Le procès en appel pour blanchiment de fraude fiscale de Patrick et Isabelle Balkany a été repoussé à mardi à la demande de leurs avocats, en grève contre le projet de réforme des retraites menaçant leur régime autonome. La présidente de la cour d'appel Sophie Clément a "suspendu les débats jusqu'à mardi", immédiatement après l'ouverture du procès en appel des édiles.

 

Isabelle Balkany présente, pas son mari

L'ancien bâtonnier Pierre-Olivier Sur a demandé cette suspension au nom de tous les avocats de la défense, pour pouvoir "aller manifester" contre un projet de réforme qui va "multiplier par deux les cotisations au régime général" et "mettre en danger financièrement plus d'un tiers des avocats" de France. "Il y aura très peu d'audiences aujourd'hui", a affirmé Me Sur, l'avocat d'Isabelle Balkany, décrivant la détermination des robes noires contre une réforme malmenant la solidarité du régime actuel des avocats, "totalement autonome" et reversant déjà "100 millions d'euros par an" au régime général.

Seule Isabelle Balkany, 72 ans, était présente et a indiqué qu'elle "garderait le silence" pendant les débats. Évoquant son "épuisement physique et psychologique" dans une lettre lue à l'audience, Patrick Balkany a expliqué qu'il était "incapable d'assister aux débats" et serait représenté par son avocat, comme il en a le droit. L'ancien baron des Hauts-de-Seine, 71 ans, incarcéré depuis sa condamnation à quatre ans de prison pour fraude en septembre, est très affaibli après plusieurs hospitalisations.

5 ans de prison en première instance

Le couple est soupçonné d'avoir caché 13 millions d'euros d'avoirs au fisc entre 2007 et 2014, notamment deux somptueuses villas, Pamplemousse aux Antilles et Dar Guycy à Marrakech: une affaire devenue "un symbole de l'impunité des puissants" pour l'accusation. Le parquet a fait savoir qu'il ne poursuivrait pas Patrick Balkany pour "corruption" - le tribunal ayant relaxé tous les prévenus de ce délit en première instance - mais cette fois pour "prise illégale d'intérêts", en plus des poursuites pour blanchiment aggravé.

En première instance, le tribunal avait condamné l'édile à cinq ans de prison pour blanchiment, avec incarcération immédiate. Isabelle Balkany s'était vue infliger quatre ans d'emprisonnement, mais sans mandat de dépôt, eu égard à sa santé fragile. Tous deux avaient été condamnés à dix ans d'inéligibilité et le tribunal avait ordonné la saisie de leurs biens et avoirs, notamment leur moulin à Giverny (Eure).