Le parquet général de Reims fait appel du verdict dans le procès Tony

Le procès Tony n'est pas terminé.
Le procès Tony n'est pas terminé. © FRANCOIS NASCIMBENI / AFP
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Marion Dubrueil avec AFP , modifié à
Le 5 février, la cour d'assises de la Marne avait condamné le beau-père du petit Tony à 20 ans de réclusion criminelle. Une peine insuffisante pour le parquet général, qui a décidé de faire appel. "Mon client avait été déçu de la décision rendue. Il espérait davantage de sévérité", a également fait savoir l'avocat du père du petit garçon.

Le parquet général de Reims a annoncé lundi qu’il faisait appel des d'emprisonnement infligées au beau-père et à la mère du petit "Tony", mort à trois ans sous les coups en novembre 2016. Le 5 février, la cour d'assises de la Marne avait condamné le beau-père de l'enfant Loïc Vantal à 20 ans de réclusion criminelle pour "violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner sur un mineur de 15 ans" et "violences habituelles", une peine de sûreté des deux-tiers et un suivi socio-éducatif de 7 ans.

Son avocat, Me David Scribe, qui avait plaidé "’être humain derrière l’acte monstrueux", s’était déclaré satisfait, estimant que ce verdict était aussi "un soulagement" pour son client âgé de 28 ans. La mère du petit garçon, Caroline Letoile, avait quant à elle été condamnée à quatre ans d'emprisonnement, dont un avec sursis probatoire pour "non-dénonciation de mauvais traitements" et "non-assistance à personne en danger".

Des peines insuffisantes pour le parquet

L'avocat général avait pour sa part requis "la condamnation des deux accusés aux peines maximales encourues soit 30 ans de réclusion criminelle pour l'accusé Vantal et cinq ans d'emprisonnement pour l'accusée Letoile". "Leur condamnation à des peines de 20 ans de réclusion criminelle et de 4 ans d'emprisonnement a décidé le parquet général de relever appel de cette décision", a annoncé lundi le parquet général dans un communiqué.

Dès le 11 février, une pétition signée par plus de 33.000 personnes et relayée par le quotidien L'Union avait demandé au parquet de faire appel "dès que possible", dénonçant "l'incompréhensible faiblesse des condamnations prononcées".

"Mon client avait été déçu, il espérait davantage de sévérité"

Maitre Olivier Chalot, qui représente le père de Tony, se dit satisfait de cet appel. "Mon client avait été déçu de la décision rendue. Il espérait davantage de sévérité. C’est un dossier très particulier, par la violence qui s’exerçait sur le petit garçon. La différence entre les réquisitions pouvait interpeller", explique-t-il.

Comme Loic Vantal est actuellement incarcéré, le procès en appel devra se tenir dans l’année qui vient. "Ça va être une nouvelle épreuve pour mes clients, c’est sûr", reconnait maitre Chalot, qui représente le père de Tony et la grand-mère paternelle du petit garçon. "Mais ils l’aborderont de manière différente, ils seront plus attentifs aux explications de Loic Vantal et de Caroline Létoile sur le calvaire de Tony", conclut-il.

David Scribe, l’avocat de Loic Vantal, s'est quant à lui dit surpris par cette décision, parce qu'il s'agissait du dernier jour où le parquet pouvait faire appel. Maitre Scribe se dit effrayé à l’idée que ce soit "une pétition populaire qui ait entrainé le parquet général à faire appel. Si c’est le cas, on n’est plus dans une décision de justice mais une décision populaire. On ne tient pas compte de la personnalité de l’auteur on regarde exclusivement l’infraction".