Darmanin Gérald 3:03
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avec AFP , modifié à
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé la dissolution du groupuscule d'ultradroite des Zouaves Paris, soupçonné notamment d'être impliqué dans les violences commises lors du meeting d'Éric Zemmour à Villepinte en décembre, ainsi que les deux associations gérantes de la mosquée d'Allonnes, près du Mans, dans la Sarthe.

Le groupuscule d'ultradroite les Zouaves Paris, soupçonné notamment d'être impliqué dans les violences commises lors du meeting d'Éric Zemmour à Villepinte en décembre, a été dissous mercredi en Conseil des ministres, a annoncé le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. Sur Twitter, Gérald Darmanin a accusé le groupuscule d'appeler "à la haine et à la violence". Le décret de dissolution reproche à ce groupe informel, apparu en 2017 et rassemblant une vingtaine de membres, d'être "à l'origine de nombreux et récurrents agissements violents", de "propager un discours ouvertement raciste" et de diffuser "régulièrement des images reprenant les symboles de l'idéologie nazie".

Un groupuscule à l'image des "hooligans"

Les publications de ce rassemblement adepte d'actions éclair à l'image des "hooligans" défendent "le concept de supériorité des 'blancs'", selon le décret. Le groupuscule, surnommé les ZVP, est né du rassemblement d'anciens membres du Groupe union défense (GUD), du Bastion social et de Génération identitaire, tous deux dissous. Toujours selon le décret, les Zouaves Paris "valorisent par leurs publications les comportements violents à l'encontre des homosexuels et transsexuels".

Soupçonné d'être impliqué dans les violences qui ont visé des militants de SOS Racisme lors de la réunion électorale d'Éric Zemmour à Villepinte (Seine-Saint-Denis) le mois dernier, le dirigeant présumé du groupe, Marc de Cacqueray-Valmenier, a été mis en examen pour violences volontaires mi-décembre.

Des violences en marge du meeting de Zemmour

Le 5 décembre, en plein discours du candidat d'extrême droite à la présidentielle, plusieurs militants de SOS Racisme qui avaient exhibé des T-shirts "Non au racisme" avaient été victimes de coups de poings et de jets de chaises par des soutiens de l'orateur. Avant cette action, les ZVP avaient participé à la manifestation du 1er décembre 2018 des "gilets jaunes", la plus violente et marquée par le saccage de l'Arc de Triomphe.

Pour sa "participation à un groupement en vue de commettre des dégradations" lors de celle-ci, Marc de Cacqueray-Valmenier a été condamné à six mois de prison avec sursis assortis de 105 heures de travail d'intérêt général (TIG). Les ZVP ont aussi revendiqué l'attaque à coups de battes de baseball et d'aérosols de gaz lacrymogène du bar Saint-Sauveur, lieu emblématique de la mouvance antifasciste dans le quartier de Ménilmontant à Paris.

Mosquée d'Allonnes : les deux associations gérantes dissoutes

Les deux associations gérantes de la mosquée d'Allonnes (Sarthe), fermée pour six mois fin octobre, qui sont soupçonnées de "relations avec la mouvance islamiste radicale", ont été dissoutes mercredi en Conseil des ministres, a annoncé Gérald Darmanin. Le ministre de l'Intérieur a également estimé sur Twitter que l'"association allonnaise pour le Juste Milieu" et l'association Al Qalam "incitaient à la haine".

La mosquée d'Allonnes, près du Mans, qui accueille environ 300 fidèles, a été fermée pour six mois sur décision préfectorale fin octobre car soupçonnée de légitimer le jihad armé ou le terrorisme lors de ses prêches. Cette fermeture a été validée fin novembre par le Conseil d'Etat. Selon le décret de dissolution, les deux associations "promeuvent une pratique radicale de l'islam, légitimant le recours du jihad armé, la mort en martyr ainsi que l'instauration de la charia" et "légitiment les attentats terroristes".