«Le gouvernement ferait bien de décréter l'état d'urgence» : à Nanterre, les riverains sous le choc après une nouvelle nuit de violences

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Chloé Lagadou avec AFP / Crédit photo : VALERIE DUBOIS / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
Pillages, incendies, tirs de mortiers d'artifice, Paris et sa banlieue ont été en proie jeudi à une nouvelle nuit de violences après la mort mardi à Nanterre de Nahel, tué par un policier. La marche blanche organisée en sa mémoire a rassemblé 6.200 personnes. Une parenthèse de recueillement qui s'est terminée en bataille rangée avec les forces de l'ordre.

Dans la nuit de jeudi à vendredi, Paris et sa banlieue ont été en proie à une troisième nuit de violences après la mort mardi à Nanterre de Nahel. Au moins deux boutiques du centre-ville, à Paris dont l'une aux Halles, ont été vandalisées. Quatorze personnes ont été interpellées, selon la préfecture de police de Paris (PP), dont certaines gares du Nord avec des objets volés. Rue de Rivoli, une artère du centre de la capitale, 16 personnes ont été interpellées avec des sacs, des chaussures et des vêtements dérobés dans un magasin.

À Nanterre, épicentre des violences, une épaisse fumée noire s'élève dans les rues. Plusieurs voitures sont en feu, du mobilier urbain est en cendre, des magasins ont été saccagés. 

"Ça fait 23 ans que je suis dans l'immeuble, c'est la première fois que je vois un truc pareil"

Un immeuble a dû être évacué après le départ d'un incendie dans la banque située au rez-de-chaussée. Claudine, une habitante, est encore sous le choc. "On a toqué à la porte. On nous a dit qu'il y avait le feu et qu'il fallait sortir. Depuis le décès, c'est chaud ici mais je ne pensais pas que ça allait prendre de telles proportions. Ça fait 23 ans que je suis dans l'immeuble, c'est la première fois que je vois un truc pareil. Même en 2005 ! Il n'y avait rien eu ici !" témoigne-t-elle au micro d'Europe 1.

"C'est une dégénération de violences"

Une violence qui ne faiblit pas et qui inquiète les riverains, partagés entre la tristesse et la consternation. "Ce n'est pas un climat agréable pour les habitants du quartier, mais encore une fois, on se met à la place de la famille et les sentiments qu'il y a pu avoir vis-à-vis de ce dérapage", lance un habitant. "C'est une dégénération de violences dans plusieurs villes de France. Une mairie brûlée... Je crois que le gouvernement ferait bien de décréter l'état d'urgence, ça calmerait peut-être l'ambiance qui est un peu forte quand même, c'est le moins qu'on puisse dire", poursuit un autre riverain.

Certaines villes, comme Compiègne ou Clamart ont décrété un couvre-feu jusqu'à lundi pour endiguer les émeutes.