Le collectif #NousToutes dénonce le 101e féminicide de l'année

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#NousToutes appelle le gouvernement à "investir deux milliards d'euros" par an pour lutter contre ces violences. © JULIEN DE ROSA / AFP
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avec AFP
Alors qu'une 101e femme est morte de la main de son conjoint, le collectif #NousToutes s'est mobilisé dimanche pour dénoncer ce chiffre, en mettant notamment en scène "un cimetière des féminicides". Le collectif appelle le gouvernement à investir deux milliards d'euros par an dans la lutte de ces violences.

Le collectif #NousToutes s'est mobilisé dimanche à Paris pour dénoncer le 101e féminicide de l'année en France, mettant en scène un "cimetière des féminicides" et appelant le gouvernement à "investir deux milliards d'euros" chaque année pour lutter contre les violences faites aux femmes. 

Toutes vêtues de noir, portant un voile violet sur le visage en signe de deuil, 101 femmes arboraient place du Panthéon, en silence, chacune une pancarte sur laquelle était inscrit le prénom et l'âge de chaque victime, a constaté l'AFP. Sur d'autres pancartes, posées au sol au milieu de ces femmes, on pouvait lire "Nous nous voulons vivantes", ou encore "Aimer ne signifie pas tuer". Une centaine de personnes assistaient à cette mise en scène.

Un investissement de deux milliards d'euros demandé au gouvernement

"Nous sommes le 9 octobre, et 101 femmes ont été assassinées par un homme parce qu'elles étaient des femmes, nous ne voulons plus compter nos mortes", a déclaré devant la presse Yuna Miralles, de l'association #NousToutes, pour qui "le gouvernement ne fait pas assez". "On demande en urgence des places en hébergement d'urgence dont les femmes et leurs enfants ont besoin pour se mettre à l'abri ou encore 213.000 téléphones grave danger, qui correspondent au nombre de femmes en danger", a-t-elle énuméré, ainsi qu'"un investissement conséquent du gouvernement de deux milliards d'euros chaque année pour garantir que les outils déjà disponibles soient renforcés et correctement mis en place".

Membre du collectif, Nadia, 35 ans, est venue de Seine-Saint-Denis pour "rendre hommage à toutes ces femmes mortes sous le coup des hommes". "Ma mère, moi-même avons été victimes de violences conjugales, il faut que cela cesse et c'est pourquoi j'ai décidé de militer", a-t-elle expliqué à l'AFP. Le collectif a appelé dimanche à manifester dans la rue le 19 novembre pour l'éradication des violences sexistes et sexuelles.

Le nombre de féminicides a augmenté de 20% en France en 2021 par rapport à l'année précédente, avec 122 femmes tuées sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint, contre 102 en 2020, selon un bilan publié fin août par le ministère de l'Intérieur. L'année 2020, avec 102 femmes tuées contre 146 en 2019, avait été exceptionnelle, sans qu'on sache quel rôle y ont joué les périodes de confinements et couvre-feu.