La vigilance maintenue face aux crues après le passage d'Eleanor qui a fait 5 morts

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À Moretel-de-Mailles dans l'Isère, une nonagénaire est morte dans sa maison inondée. © PHILIPPE DESMAZES / AFP
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avec AFP , modifié à
La quatrième tempête de l'hiver a coûté la vie à cinq personnes, dont un pompier volontaire. Trois personnes restent toujours disparues, dont une policière de la brigade fluviale de Paris.

La vigilance orange était maintenue dans quatorze départements samedi, en raison des risques d'inondations dus aux crues de fleuves et rivières, après le passage de la tempête Eleanor qui a fait cinq morts, dont un pompier. Les pluies devaient continuer de tomber lors du retour de dizaines de milliers de vacanciers attendu samedi avec la fin des congés scolaires. Bison Futé a classé la journée orange en Auvergne-Rhône-Alpes dans le sens des retours et invite à quitter les stations de sports d'hiver avant 9 heures ou après 16 heures. À Lyon, le Rhône et la Saône sont déjà sortis de leur lit. Le niveau de la Seine dans la région de Rouen, la Garonne et la Dordogne dans le Sud-Ouest, et d'autres dans le Grand Est ou en Franche-Comté s'est également fortement élevé. La tendance est à la hausse pour les prochaines 72 heures, avec une stabilisation attendue en début de semaine. À Paris, le niveau de la Seine atteignait vendredi 3,26 mètres au pont d'Austerlitz (vigilance jaune).

Cinq morts. Vendredi, le bilan de la tempête s'est encore alourdi, avec la découverte du corps d'un pompier volontaire de 64 ans, tombé jeudi dans une torrent déchaîné lors d'une opération de secours, et dont le corps a finalement été retrouvé dans les gorges du Breda, entre Isère et Savoie, après 24 heures de recherches. Un ouvrier a été tué et un autre gravement blessé à Choisy, en Haute-Savoie, sur le chantier de rénovation d'une ferme "fragilisé par la tempête", selon le parquet d'Annecy, qui a ouvert une enquête. Cette quatrième tempête de l'hiver avait précédemment coûté la vie à trois personnes dans les Alpes : un skieur de 21 ans en Haute-Savoie mercredi, une nonagénaire morte jeudi dans sa maison inondée en Isère et un agriculteur retrouvé jeudi sous une coulée de neige en Savoie.

Une policière tombée à l'eau. Les recherches ont repris samedi matin pour retrouver une policière de la brigade fluviale de la capitale disparue dans la Seine lors d'un exercice vendredi par forts courants. D'importants moyens ont été mobilisés : brigade fluviale, pompiers, deux hélicoptères, quatre équipes cynophiles et un drone. Le préfet de police Michel Delpuech et le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb se sont rendus à la brigade fluviale.

Deux autres disparitions. Deux autres personnes sont toujours portées disparues dans des départements où la tempête a sévi : un octogénaire dans le village de Lucenay-l'Evêque, en Saône-et-Loire, et un Allemand de 70 ans qui a pu être emporté en Haute-Marne par l'Aube, dont les eaux ont soudainement monté après d'intenses précipitations.

160 litres d'eau par mètre carré. Depuis mardi soir, une grande partie du pays a été placée en alerte orange par Météo-France. Aux vents violents ont succédé des pluies intenses puis un redoux qui a fait fondre la neige et gonfler les cours d'eau. Les cumuls de pluies ont été impressionnants par endroits. Météo-France a enregistré "50 à 70 litres par mètre carré sur le relief du Jura et des Hautes-Vosges, plus ponctuellement 70 à 100 litres par mètre carré près des sommets du Haut-Jura et 130 à 160 litres par mètre carré dans le secteur du Ballon d'Alsace".

Le risque d'avalanche reste élevé. Vendredi, le risque d'avalanches, maximal jeudi, est resté "marqué" à "fort", soit de 3 ou 4 sur une échelle de 5. "On appelle à la vigilance extrême : la neige est instable après des pluies en altitude. Le ski hors-piste est très fortement déconseillé", soulignait une porte-parole de Val Thorens, plus haute station d'Europe, à 2.300 mètres d'altitude. Les domaines ont rouvert progressivement après d'intenses efforts de sécurisation, comme à Tignes/Val-d'Isère.