Cette éventualité inquiète beaucoup les riverains. Pour beaucoup, évoquer une réouverture ravive un traumatisme. 1:35
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avec AFP , modifié à
Plus de deux mois après le spectaculaire incendie de l'usine classée Seveso de Lubrizol, le Comité départemental de l'environnement et des risques sanitaires et technologiques a émis un avis positif à un projet de réouverture partielle du site. La préfecture de Seine-Maritime précise que le préfet "suivrait" cet avis. 

Le Comité départemental de l'environnement et des risques sanitaires et technologiques (Coderst) a émis un avis positif à un projet de réouverture partielle de l'usine chimique Lubrizol à Rouen, a indiqué mardi à l'AFP la préfecture de Seine-Maritime, confirmant que cet avis serait suivi par le préfet.

Une réouverture partielle prévue pour vendredi

L'avis du Coderst est favorable avec 20 votes pour, 4 contre (Métropole, UFC Que choisir, France nature environnement (FNE) et Union régionale des médecins libéraux) et une abstention et le préfet "a confirmé qu'il suivrait" cet avis, a indiqué à l'AFP le secrétaire général de la préfecture Yvan Cordier. L'usine est fermée depuis le spectaculaire incendie du 26 septembre.  De source proche du dossier, l'arrêté préfectoral autorisant cette réouverture partielle est prévu pour vendredi mais le projet d'arrêté doit auparavant être envoyé à l'industriel qui doit transmettre ses remarques à la préfecture.

"C'est très choquant ce qui s'est passé (...) pendant la réunion. On a eu un pilonnage d'arguments économiques en faveur de la réouverture. La discussion technique n'a pas eu lieu", a estimé Guillaume Blavette le représentant de FNE au Coderst, interrogé par l'AFP à l'issue de la réunion. Selon la préfecture, le projet de réouverture concerne "deux petites unités de mélange".

Des habitants inquiets 

Quoi qu'il en soit, cette éventualité qui inquiète beaucoup les riverains. Sur le muret de son jardin, Emilie montre du doigt les stigmates de la catastrophe... "Les traces, là, c’est à cause de Lubrizol", assure cette riveraine au micro d'Europe 1. De la suie noire a dégouliné après le passage du nuage au-dessus de sa maison. "On n’a même pas encore dépollué la maison. On a des interrogations non résolues pour notre santé, et celle de nos enfants. On nous dit que ça peut rouvrir, moi je ne peux pas entendre ça."

Avec des questions en suspens, des odeurs qui reviennent parfois dans le centre-ville, pour de nombreux Rouennais, une reprise de l'activité, même partielle, ravive un traumatisme. "Rien que le nom nous fait peur, maintenant", assure Christine. Une suspicion ambiante qui en agace certains. Pour Bénédicte, il faut désormais aller de l'avant. "Rouen, c’est industriel. Il faut que les gens travaillent, il faut penser aux employés."