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Catherine Blanc
La sexologue Catherine Blanc répond mardi, dans l'émission "Sans Rendez-Vous", à une auditrice qui s'interroge sur la pérennité de son couple alors que son compagnon lui a confié avoir déjà eu des relations homosexuelles.
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Mardi, dans l'émission "Sans Rendez-Vous" sur Europe 1, la sexologue Catherine Blanc a répondu à la question de Ludivine. En couple avec un homme qu'elle aime beaucoup, et qui le lui rend bien, elle s'inquiète au sujet de leur avenir ensemble. Avenir qu'elle juge instable à cause du passé homosexuel de son compagnon.

La question de Ludivine

Mon compagnon, pour lequel j’ai beaucoup d’amour et qui me témoigne son amour en retour, a eu dans le passé des relations homosexuelles. Si je n’ai aucun jugement moral, je dois avouer que je m’inquiète beaucoup sur la pérennité de son désir. Qu’en pensez-vous ?

La réponse de Catherine Blanc

Ludivine n’a pas à être plus inquiète que n’importe qu'elle personne qui se met en couple avec quelqu’un et qui a eu préalablement des relations avec d’autres personnes. Ce qui semble la perturber est surtout que s’il a eu des relations homosexuelles, il en aura encore le souhait et qu’à ce moment-là, elle ne pourra pas combler cela. A terme, il sera donc à nouveau tenté et alors il la trompera ou la quittera. En réalité, on peut aussi appliquer cela en imaginant que Ludivine soit une petite rousse et que son compagnon ait eu auparavant une relation avec une grande blonde, et qu’il émettra plus tard la volonté de revoir une grande blonde. C’est juste l’idée de ne pas pouvoir combler qui la perturbe.

Ludivine doit-elle innover dans leurs rapports sexuels ?

Il faut qu’elle ait une relation selon son mode à soi. Elle ne va pas jouer, avec des objets ou des outils, à être un homme qu’elle n’est pas. D’ailleurs, son compagnon avait-il réellement un désir homosexuel ou était-ce seulement une curiosité tous azimuts comme certains hommes ? Il faut qu’elle reste dans la réalité de ce qu’elle est, sinon c’est là que le danger guette.

Si ça avait été l’inverse, son compagnon aurait-il été aussi inquiet ?

Cela dérange moins les hommes. C’est parce que les hommes ont des pénis et que les femmes n’en ont pas que les choses sont très différentes. Les hommes ont le sentiment que si une femme va voir une autre femme, elle est de toute façon, à un moment donné, face à une impasse car il manque un pénis. Alors que dans le cas d’une femme qui est face à un homme qui est allé voir un autre homme, cette dernière est face à sa réalité de ne pas avoir de pénis.

Son compagnon a été honnête, doit-elle lui avouer sa crainte ?

Elle peut mais il ne pourra pas lui dire grand-chose si ce n’est qu’il est attaché à elle, qu’il l’aime et qu’il la désire. Mais que sait-il de lui demain ? C’est plutôt une histoire individuelle, elle doit travailler sa confiance en elle, sa légitimité dans cette relation.

Le compagnon de Ludivine est-il bisexuel ?

Il a en tout cas fait l’expérience de deux types de sexualité. Chacun d’entre nous grandit en nourrissant des fantasmes hétérosexuels et bisexuels et certains les réalisent. De là à arrêter un statut…