De plus en plus de pratiques "bien-être" sont signalées à la Miviludes. 1:37
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Justin Morin
Mi-août, une femme âgée de 44 ans a été retrouvée sans vie dans sa chambre alors qu’elle participait à un stage de jeûne hydrique de quatre semaines en Touraine. Ce drame renforce la vigilance de la Miviludes qui alerte déjà sur les pratiques dérivées du yoga et de la méditation prônées dans ces séjours de bien-être.

Stages de yoga, méditation et séjours bien-être, ces pratiques sont de plus en plus courantes en France. Mais les dérives de ces activités interrogent de plus en plus les autorités publiques, dont la la Mission interministérielle de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes). La semaine dernière, une personne âgée de 44 ans est morte après un stage de jeûne hydrique en Indre-et-Loire. Depuis le drame, une enquête pour "homicide involontaire" est ouverte.

Dans son dernier rapport estival, publié en juillet dernier, la Miviludes alerte sur l’augmentation des signalements liées à des pratiques dérivées du yoga et de la méditation. Rien que sur ces deux domaines, 159 alertes ont été dénombrées l’année dernière : près de deux fois plus qu’en 2019. L’augmentation des dérives est aussi perceptible dans le secteur de l’alimentation. L’an passé, 120 signalements ont été comptabilisés par la Miviludes.

Des conseils erronés en matière de santé

Concernant le yoga, les experts recensent une dizaine de mouvements problématiques. Ils soulignent surtout les interprétations et les pratiques néfastes imposées individuellement par certains professeurs. Surtout quand il est question de santé.

Des influenceurs mettent en avant, par exemple, l’immunité naturelle contre le Covid-19, dopée par le yoga. "Certains vont se servir de ça pour asseoir une emprise sur les personnes qui les suivent en leur promettant qu’il n’y a pas besoin de masques ou de vaccination", détaille Marie Drilhon, vice-présidente de l’union nationale des associations de défense des familles et de l’individu.

Un travail de prévention difficile

Ces mouvements prônent "une certaine hygiène de vie" et "des pratiques particulières" pour éviter de tomber malade. Mais, d’après Marie Drilhon, les mauvais conseils donnés peuvent faire "passer à côté de vrais symptômes de maladies, qui doivent être soignées autrement".

Le travail de prévention, selon elle, est d’autant plus difficile que le yoga et la méditation bénéficient d'une très bonne image dans les médias. Ces deux pratiques ont même déjà été, de manière générale, encouragés par les pouvoirs publics.