La mairie de Montpellier vend la plus grande mosquée de la ville aux fidèles

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Image d'illustration. © JOEL SAGET / AFP
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avec AFP
Ouverte en 2004 au coeur du quartier de la Paillade, qui a accueilli différentes vagues d'immigration, notamment marocaine, la mosquée Averroès-Ibn Rochd accueille dans plus de 1.000 m2 chaque vendredi environ 2.000 fidèles et un millier de plus lors du ramadan.

La mairie de Montpellier a vendu officiellement vendredi les locaux de la plus grande mosquée de la ville, une des principales de la région, à une association de fidèles, une "première en France" selon le maire DVG Philippe Saurel.  Lors d'une cérémonie officielle de signature de l'acte notarié, dans la grande salle de prière de la mosquée Averroès-Ibn Rochd, située dans le quartier défavorisé de La Paillade/Mosson, Philippe Saurel a aussi évoqué, devant les représentants de toutes les religions et à la veille de Noël, un "contrat de confiance".

"Pour nous, c'est un grand jour". La cession de ces locaux pour un million d'euros, financé en trois ans par les fidèles, rompt avec la pratique de l'ancien maire Georges Frêche, qui tenait à conserver la propriété des lieux de cultes dans le giron municipal. "La loi de 1905 interdit aux collectivités le financement d'un lieu de culte. Nous nous y conformons, en assurant à nos concitoyens leur liberté religieuse", a expliqué pour sa part l'actuel maire de Montpellier.

"Pour nous, c'est un grand jour, cela fait plus de 10 ans que nous travaillons sur cet achat", a déclaré, très ému, Lhoussine Tahri, responsable de l'Association cultuelle de la Mosquée Ibn Rochd de Montpellier et sa région (Acmir). "Les fonds viennent des fidèles d'ici et non de l'étranger", a assuré Lhoussine Tahri, qui a précisé avoir refusé des financements du Qatar et de l'Arabie saoudite. "On aimerait que d'autres villes suivent cet exemple" et vendent les lieux de culte aux fidèles, a ajouté Lhoussine Tahri.

"Un acte fondateur entre la République et les enfants de la République que sont les musulmans". Anouar Kbibech, président du Conseil Français du Culte Musulman (CFCM), a salué pour sa part "un acte fondateur entre la République et les enfants de la République que sont les musulmans". "Montpellier est une terre qui reçoit tous ses enfants, quelle que soit leur religion", a déclaré Philippe Saurel sous les applaudissements nourris de dizaines de musulmans, restés après la grande prière, les hommes assis devant l'estrade, les femmes au premier étage, derrière des moucharabieh en bois. "Il ne faut pas tout mélanger", a ajouté Philippe Saurel à propos des attentats, qui sont "des actes de barbaries" qui ne peuvent être le fait de "croyants".