La "Madoff de Touraine" est accusée d'avoir soutiré près de trois millions d'euros à ses "clients". 1:09
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Salomé Legrand, édité par Clémence Olivier
Le procès de Sylviane Hamon, une ex-employée de banque surnommée par la presse "la Madoff de Touraine", accusée d'avoir soutiré quelque trois millions d'euros à une cinquantaine de victimes, s'est ouvert mercredi à Tours.

Elle est surnommée la "Madoff de Touraine". Sylviane Hamon est jugée depuis mercredi à Tours. Cette ancienne employée de banque de 55 ans, conseillère municipale d'un petit village, est accusée d’avoir escroqué une soixantaine de personnes pour au moins 3 millions d’euros. 

Des placements fictifs à des taux mirobolants. Sept ans après son arrestation, en 2011, elle a reconnu les faits du bout des lèvres mercredi. Un système bien rodé puisqu'elle promettait des placements fictifs à des taux mirobolants, et les intérêts versés aux premiers "investisseurs" étaient payés par les capitaux investis par les nouveaux arrivants.

Ceux dont elle connaissait le pécule visés. Sylviane Hamon visait avant tout ses proches, amis de longues dates et même famille directe, ceux dont elle connaissait le pécule. "A l'époque nous faisions construire. On avait obtenu un prêt de notre banque et elle le savait", se souvient son cousin, qu'elle avait démarché lors d'un mariage en 2008. "Elle nous a dit qu'en attendant que nos travaux soient terminés, on pouvait lui confier notre argent qui allait rapporter 10 %, qu'il ne fallait pas en parler. J'ai pensé qu'elle nous en faisait profiter comme on fait partie de la famille".

Elle siphonne les fonds de son fils. Durant 16 ans des centaines de milliers d'euros circulent, de virements en retraits sur quelque 96 comptes. Au fur et à mesure que le système prend l'eau Sylviane Hamon élargit le cercle, elle cible des collègues de son mari, contracte elle même 49 crédits à la consommation et va jusqu'à inciter son fils aîné à faire un prêt étudiant dont elle siphonne les fonds. Depuis, il ne lui parle plus et dans ce procès, il est partie civile. A son évocation, elle sanglote : "moi aussi j'ai tout perdu", devant un tribunal peu convaincu.