La justice ordonne la réintégration de l'imam de Givors

© JOEL SAGET / AFP
  • Copié
En poste depuis plus de vingt ans,  Bourekhis avait été démis fin septembre de ses fonctions d'imam et de vice-président du conseil d'administration de l'association Iqra, gestionnaire de la mosquée.

Le tribunal de grande instance de Lyon a ordonné mercredi la réintégration de l'imam Abdelouaheb Bourekhis qui contestait son exclusion de la Grande mosquée de Givors, deuxième lieu de culte musulman du Rhône, a-t-on appris samedi de sources concordantes.

En poste depuis plus de vingt ans, Bourekhis avait été démis fin septembre de ses fonctions d'imam et de vice-président du conseil d'administration de l'association Iqra, gestionnaire de la mosquée. Des tensions étaient apparues, selon l'imam, lorsque le recteur et président du conseil d'administration de la mosquée, Nacer Saadia, avait hébergé dans les locaux "une école privée qui tient des propos discriminatoires, le projet étant de recruter comme professeurs des femmes, de préférence diplômées et portant le hijab".

Dans son jugement, dont l'AFP a obtenu copie, le tribunal estime que M. Bourekhis "n'a pas été mis en mesure de se défendre utilement, dans le respect des droits de la défense et du principe du contradictoire" quand la procédure d'exclusion a été examinée par le conseil d'administration. L'avocat de l'imam, Me Christophe Bruschi s'est félicité dans un communiqué que son client a été "pleinement restauré dans son honneur".
"L'Imam Abdelouaheb Bourekhis souhaite à nouveau tendre la main en proposant de tourner immédiatement et définitivement la page judiciaire dans le cadre d'un protocole transactionnel dont l'objectif est de remettre sur les bons rails et dans le bon sens le fonctionnement de l'Association Iqra", ajoute-t-il.

De son côté, la Grande mosquée de Givors a fait valoir dans un communiqué que le jugement annulait l'exclusion de Bourekhis "pour un motif de forme".  "Une annulation pour vice de forme peut toujours être régularisée. Monsieur Bourekhis va donc se voir remettre une convocation devant le conseil d'administration mentionnant que la sanction possible est l'exclusion et lui demandant de porter son argumentaire par écrit", poursuit-on, en précisant que le nouvel imam récemment recruté "reste en fonction".