La compagnie aérienne de Michelin condamnée à verser 627.000 euros pour licenciement abusif

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Michelin doit "verser 627.000 euros à la plaignante dont 100.000 euros pour la perte de sa licence de pilote". © BERTRAND GUAY / AFP
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avec AFP
Une ancienne pilote poursuivait la compagnie aérienne de Michelin pour licenciement abusif et harcèlement. Le groupe envisage de faire appel.

 

La compagnie aérienne du groupe Michelin, Michelin Air Services, a été condamnée par les prud'hommes de Clermont-Ferrand à verser près de 630.000 euros à une ex-pilote victime d'un licenciement abusif et de harcèlement, a-t-on appris mercredi auprès de sources concordantes.

"Multiples provocations et vexations". "C'est un montant exceptionnel à la hauteur du préjudice subi", a estimé Me Emmanuelle Richard, l'avocate de la plaignante, ajoutant que celle-ci ne pourrait "plus jamais piloter un avion alors que c'était son rêve". Embauchée en 2012, la plaignante, Virginie, 29 ans à l'époque, aurait d'emblée subi une "discrimination de salaire basée sur le sexe" mais aussi les "multiples provocations et vexations" de la part d'un supérieur hiérarchique, a déclaré son avocate, confirmant une information de France Bleu Auvergne.

Gestes et commentaires déplacés, faux tests de mise à l'épreuve, changements inopinés de planning : "La direction estime avoir réglé l'affaire en mars 2015 mais on a laissé quelqu'un en position de toute puissance vis-à-vis de cette femme", a estimé Me Richard. Après un arrêt maladie d'un an, la jeune femme est déclarée inapte par la médecine du travail et licenciée en juin 2017.

Pas de commentaires de Michelin. Dans son jugement de lundi, le conseil des Prud'hommes reconnaît notamment les faits de discrimination, harcèlement moral et sexuel, défaut de prévention de ces faits et licenciement abusif. Michelin Air Services, utilisée par les dirigeants du groupe pour leurs déplacements, est condamnée à verser 627.000 euros à la plaignante dont 100.000 euros pour la perte de sa licence de pilote et 300.000 euros en réparation de la "perte de chance d'exercer une carrière entière." Contacté, le groupe Michelin n'a pas souhaité faire de commentaires sur le fond à ce stade. Le groupe envisage de faire appel.