La CGT dénonce un suicide à la Poste d'Alençon

Le management du groupe est mis en cause par le syndicat.
Le management du groupe est mis en cause par le syndicat. © CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP
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avec AFP
La CGT accuse la direction de La Poste après le suicide d'un salarié le 13 juin dans un centre de tri d'Alençon, et met en cause ses méthodes de management.

La CGT a dénoncé vendredi dans un communiqué la responsabilité selon le syndicat de la direction de La Poste dans le suicide d'un salarié survenu le 13 juin au centre de tri d'Alençon, dans l'Orne. Une attachée de presse de la direction régionale de la Poste a confirmé à l'AFP ce suicide sans vouloir en dire plus. Dans un courriel, elle a précisé que "lorsqu'un accident survient sur le lieu de travail, une déclaration systématique d'accident du travail est réalisée". 

Le management de La Poste mis en cause. Pour la CGT, cet agent, âgé de 45 ans et père de trois enfants, a été victime à la fois de la politique de management mise en place par la direction au niveau national et d'un excès de zèle de son responsable hiérarchique. "On a alerté a maintes reprises sur le management qui était fait à Alençon", a déclaré Laurent Fromentin, secrétaire général de la fédération CGT de l'Orne des postes et télécommunications. "On demande aux chefs d'équipe qui managent des humains de les traiter comme des numéros. Et ça c'est pas possible dans la tête des gens", a ajouté Laurent Fromentin. Le syndicat explique avoir fait le choix de ne pas communiquer plus tôt par respect pour la famille. 

"Ce n'est pas le premier suicide". Depuis que la Poste est devenue une société anonyme, "il faut des bénéfices, de la productivité et tout ça on sait très bien que ça entraîne des dégradations des conditions de travail et la suppression d'emplois", a poursuivi Laurent Fromentin. Selon le syndicat, la Poste a perdu quasiment 80.000 emplois en dix ans. "Ce n'est malheureusement pas le premier suicide et j'ai grand peur que, malheureusement, ce soit pas le dernier", a conclu le syndicaliste. Dans le cadre d'un CHSCT (comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail) exceptionnel, a été décidé de diligenter une enquête paritaire interne qui débutera lundi, selon la direction qui a "proposé un accompagnement et soutien à la famille" et "mis en place un dispositif d'écoute" auprès des postiers.