"Jungle" de Calais : entre "2.000 et 3.000" migrants dispersés entre le Calaisis et Paris

© François NASCIMBENI / AFP
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avec AFP , modifié à
Entre 2.000 et 3.000 migrants ont fui la "Jungle" de Calais pour s'installer ailleurs dans le Calaisis ou à Paris, ont affirmé jeudi plusieurs associations.

Entre 2.000 et 3.000 migrants ont fui la "Jungle" de Calais pour s'installer ailleurs dans le Calaisis ou à Paris, ont affirmé jeudi plusieurs associations, dont le Secours catholique et l'Auberge des migrants.

"Ceux qui veulent passer en Angleterre". Selon ces associations, de nombreux réfugiés avaient fui le bidonville avant même le démantèlement et ont continué pendant l'opération, soit "un nombre total" qui "oscille entre 2.000 et 3.000", ont-elles dit lors d'un point presse. "Le dispositif de l'État correspond à une partie des besoins des migrants, mais pas à ceux qui veulent passer en Angleterre, ceux qui ont été déboutés du droit d'asile et ceux dont les empreintes ont été prises dans un autre pays", les forçant en théorie à y retourner, a expliqué François Guennoc, vice-président de l'Auberge des migrants. Sur ce dernier point, les autorités devraient cependant faire une lecture bienveillante des textes, lors de l'examen des dossiers depuis les centres d'accueil et d'orientation (CAO).

"L'Etat a procédé de façon indigne". Ces personnes qui ont fui la "Jungle" vont "finir par revenir dans le Calaisis", a ajouté François Guennoc. Ces associations, parmi lesquelles figurent aussi Médecins du monde et Utopia 56, ont également une nouvelle fois dénoncé "le contrôle au faciès" opéré par l'Etat pour sélectionner parmi les migrants ceux qu'il considère comme mineurs isolés. "Sur les trois jours (d'évacuation du camp), l'État a procédé de façon indigne et a fait des contrôles au faciès" pour distinguer les mineurs isolés, qui peuvent partir pour la Grande-Bretagne au titre de la réunification familiale, et les autres migrants, a affirmé François Guennoc.

Par conséquent, "il y a des mineurs qui sont allés en CAO et des majeurs qui sont partis en car pour l'Angleterre", a-t-il ajouté. Médecins du monde a de son côté insisté sur les carences de l'État sur la prise en charge des personnes demandant un suivi psychologique et médical lourd. Parallèlement, le Conseil national des barreaux (CNB) a annoncé dans un communiqué jeudi introduire un recours hiérarchique auprès du ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, contestant l'interdiction qui est faite aux avocats d'accéder à la "Jungle" pour assister juridiquement les migrants.

"Le CNB rappelle que, même en situation irrégulière, les migrants et exilés sont des personnes libres et que les avocats sont fondés à les accompagner et les conseiller pour faire respecter leurs droits et libertés fondamentales", affirme le CNB.