Photo d'illustration. C'est l'un des mouvements sociaux les plus importants à la RATP depuis 2007. 1:16
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Carole Ferry et Joanna Chabas, édité par Ugo Pascolo
Alors que l'une des plus importantes grèves sévissait vendredi matin à la RATP, Europe 1 est parti à la rencontre des usagers qui ont eu beaucoup de mal à se rendre à leur travail. 

C'est un vendredi infernal pour les usagers de la RATP, alors que de très nombreux agents se sont mis en grève pour protester contre la réforme des retraites. 10 lignes de métro complètement fermées, d'autres partiellement ouvertes, très peu de RER, un tiers des bus seulement en circulation, des tramways au garage... Beaucoup ont anticipé les problèmes de circulation et se sont levés en avance. Mais s'ils étaient présents à leur gare de RER dès 5 heures du matin, les grilles, elles, ne se sont parfois ouvertes qu'à 6h30. 

"La journée c'est la galère !", résume cette usagère qui attend à la gare de Noisy-le-Grand. "Je commence à 6h30, et la gare ouvre à 6h30 ! J'essaye de me rendre à mon travail comme tout le monde, mais si je n'y arrive pas, je rentre chez moi. Je perds ma journée, qu'est ce que vous voulez que je fasse ?", lâche-t-elle, dépitée, au micro d'Europe 1. Un peu plus loin, une jeune femme tente une autre solution, smartphone à la main : "Je cherche un Uber, mais je ne trouve pas de chauffeurs", explique-t-elle. 

"Il y en a marre !"

Un dépit que l'on lit également sur le visage des usagers qui attendent à Fontenay-sous-Bois, où la gare n'ouvre ses grilles également qu'à 6h30. "Je ne suis pas contente, je badge quand j’arrive au travail, et je suis sensée commencer à 6h30", explique à Europe 1 une usagère. "Je travaille à Disneyland, à Marne-la-Vallée. Ce sont de sous en moins, il y en a marre !", s’agace-t-elle. "Je me suis levée exprès à 5 heures du matin au lieu de 7 heures, et malgré cela je suis complètement en retard", raconte un jeune homme qui patiente un peu plus loin. 

"C'est chiant, je vais arriver en retard", résume comme beaucoup une autre usagère. "Et puis ce soir, je vais aussi rentrer plus tard. Donc ça va être une petite journée sympa, c'est toujours agréable", lâche-t-elle, acide. 

"Au travail, ils ne vont pas m'accepter avec un retard"

Une situation qui agace, aussi bien en banlieue qu'à l'intérieur de la capitale. Avec seulement six lignes partiellement ouvertes, ce sont de véritables marrées humaines qui ont envahi les rares quais accessibles. "j'ai eu beaucoup de mal à sortir de Châtelet", confie Isabelle au micro d'Europe 1. De son côté, Sillia, qui attend désespérément un RER B, ne se fait pas d'illusions : "Si je n'arrive pas à avoir un train, je vais rentrer chez moi. Au travail, ils ne vont pas m'accepter avec un retard". 

Toujours sur les quais du nœud principal du réseau de métros de la RATP, Louis affirme n'avoir jamais vu autant de monde sur la ligne 1 : "les gens se poussent pour rentrer, certains restent même à quai". "Tout le monde voulait s’engouffrer et ne pas nous laisser descendre. Le quai était noir de monde", confirme Isabelle. Partie avec deux heures d'avance sur son horaire habituel, Elisabeth pensait éviter le pire, mais à 8h30 du matin, elle ne sait toujours pas comment elle va "arriver au travail" : "Je commence à 7h30, j'ai fait trois changements au lieu d'un". 

Pour éviter de se retrouver dans cette situation, certains pensent avoir trouvé une technique. "J'ai fait un peu de Vélib ce matin pour me rendre de mon domicile à Châtelet et là, je vais prendre un VTC pour aller au travail", explique Anthony. Optimiste, il estime à une heure le temps qu'il va mettre pour aller travailler. Soit le double de d'habitude.