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Joanna Chabas, édité par Rémi Duchemin , modifié à
A partir de jeudi, l’humanité vit à crédit pour l’année 2021. Les habitants de la Terre ont en effet consommé plus de ressource que la planète ne peut en régénérer sur un an. Pour mesurer cet état de fait, les scientifiques étudient les signes vitaux de la Terre à partir de 31 critères. Et ils préviennent que le point de non-retour est sur le point d’être atteint.

C’est ce jeudi que l’Humanité connait la triste Journée du Dépassement. Les humains vivent, pour le reste de l’année 2021, à crédit. Ils ont en effet déjà consommé toutes les ressources que notre planète est capable de régénérer en an. Ce jour tombe alors que des chercheurs alertent sur l’affaiblissement des signes vitaux de la planète. Comme pour un être humain où on vérifie sa tension, son taux de cholestérol, ou son rythme cardiaque, les scientifiques ont mis au point des critères pour s’assurer de la bonne santé de la planète. Il y en a 31 en tout.

Parmi eux, le plus connu est sans doute les émissions de gaz à effet de serre. On trouve aussi la température de l’océan ou encore l’état de la banquise. Et cette année, plus de la moitié des catégories, 18, ont atteint des records. Les concentrations en méthane sont ainsi plus élevées que jamais, les glaciers fondent 31% plus vite qu’il y a 15 ans et la déforestation en Amazonie est telle que la forêt émet maintenant plus de CO2 qu’elle n’en absorbe.

"Quand on abime trop certains écosystèmes, on ne peut plus revenir en arrière"

Le risque, selon les scientifiques est d’atteindre des ponts de bascule irréversible. "Quand on abime trop certains écosystèmes quand on émet trop de carbone, derrière on peut faire ce qu’on veut, on ne peut plus revenir en arrière, on a des effets qui s’autoalimentent et on ne peut plus rien maitriser", alerte Arnaud Gauffier, directeur des programmes au WWF France. "Ce fameux point de bascule au niveau de l’Amazonie, il est fixé par certains scientifiques, autour de 120-23% de déforestation de tout le massif amazonien. On n’est pas loin."

Autres points de non-retour qui inquiètent les chercheurs : la fonte des calottes glaciaires en Antarctique pourrait devenir irréversible et les récifs de coraux pourraient ne jamais être sauvés.

Eliminer les énergies fossiles, réduire les émissions de gaz à effet de serre, ou privilégier le végétarisme

A certains endroits de la planète, le réchauffement est tel que les humains ne peuvent plus y habiter. Selon un rapport du GIEC, qui sera publié début août, deux endroits au monde menacent la survie de l’Homme. Le premier se situe à Ras Al Khaimah, dans le golfe Persique et l’autre se trouve au Pakistan où l’association de fortes chaleurs et d’humidité empêche le corps de transpirer et provoque une surchauffe pouvant entraîner la mort en six heures

La situation est donc dramatique. En guise de solution, les scientifiques avancent plusieurs pistes, comme éliminer les énergies fossiles, réduire les émissions de gaz à effet de serre, ou privilégier le végétarisme. Mais selon ces chercheurs, le plus important c’est de réagir au plus vite et ne plus s’attaquer à un chaque symptôme de manière isolée, il faut une politique ambitieuse pour traiter la source du problème, la surexploitation de la planète par les humains.