Jeunes tombés dans la Loire à Nantes : "On ne voyait plus rien, c'était la panique"

Des policiers sont intervenus et ont reçu des projectiles, auxquels ils ont riposté avec des gaz lacrymogènes et des grenades de désencerclement. 1:32
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avec AFP , modifié à
L'IGPN a été saisie lundi au sujet de l'opération policière controversée pendant la Fête de la musique à Nantes. François Coulon a recueilli pour Europe 1 le témoignage de proches de Steve, un jeune de 24 ans porté disparu depuis lors. 
TÉMOIGNAGE

L'IGPN, la police des polices, a été saisie lundi à la demande du ministre de l'Intérieur, trois jours après une opération de police controversée à Nantes, pour mettre fin à un concert en bord de Loire. Au moins quatorze personnes sont en effet tombées dans le fleuve cette nuit-là, et un jeune homme de 24 ans, Steve, est toujours porté disparu. 

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La musique électro devait s'arrêter à 4 heures du matin en bord de Loire, mais un DJ a voulu prolonger la fête. Une demie heure plus tard, des policiers sont intervenus et ont reçu des projectiles, auxquels ils ont riposté avec des gaz lacrymogènes et des grenades de désencerclement.

"Ils savent très bien que la Loire c'est dangereux"

Dorine, l'une des amies de Steve, était présente sur place. "On voyait plus rien, c'était la panique, tout le monde courrait", a-t-elle confié à Europe 1. "J'ai un ami qui est tombé dans l'eau, il a vu une personne se faire entraîner par les courants de la Loire et les pompiers ne l'ont pas retrouvé. J'ai essayé de contacter Steve, à 4h59, je suis tombée sur sa messagerie tout de suite, donc très inquiétant", raconte-t-elle, choquée. "On ne comprend pas. Ils savent très bien que la Loire c'est dangereux. Ils ont vraiment mis la vie de trop de monde en danger", conclut la jeune femme. Selon la sœur de Steve, l'éducateur de 24 ans ne savait pas nager, et avait peur de l'eau.

Cette nuit-là, quatorze personnes ont été secourues par les pompiers et la SNSM présente sur le fleuve. L'intervention policière était-elle proportionnée et judicieuse sur un site à très haut risque? C'est ce que l'enquête administrative de l'IGPN va tenter de déterminer.