Jeune tué à Nantes par un policier : un collectif dénonce un "racisme d'Etat"

Un collectif dénonce un "racisme d'Etat" après la mort d'Aboubakar Fofana.
Un collectif dénonce un "racisme d'Etat" après la mort d'Aboubakar Fofana. © SEBASTIEN SALOM GOMIS / AFP
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avec AFP
"On veut que cette affaire marque un tournant, qu'elle apporte la preuve que la police peut mentir", estime le porte-parole de la Brigade anti-négrophobie, collectif né à la suite des révoltes de 2005 dans les banlieues.

"Vérité et justice pour Abou", "police partout, justice nulle part" : un collectif a mobilisé dimanche à Paris une centaine de personnes pour dénoncer un "racisme d'Etat", après la mort d'un jeune homme noir tué par un policier à Nantes. Les participants à ce rassemblement, qui s'est tenu dans l'après-midi devant la gare du Nord, sont venus "rendre hommage à Aboubakar Fofana et dénoncer un racisme d'Etat", a expliqué Franco Lollia, porte-parole de la Brigade anti-négrophobie, un collectif né à la suite des révoltes de 2005 dans les banlieues.

"On veut que cette affaire marque un tournant". "La justice en France n'a de justice que le nom, on veut que cette affaire marque un tournant, qu'elle apporte la preuve que la police peut mentir", a-t-il poursuivi. Aboubakar Fofana a été touché au cou par le tir d'un CRS mardi soir lors d'un contrôle policier. Il est mort peu après à l'hôpital.

Le policier a été remis en liberté sous contrôle judiciaire. Après avoir reconnu avoir menti lors de sa première audition libre où était évoquée la légitime défense, le policier auteur du tir a été mis en examen vendredi pour "coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner". Il a été remis en liberté sous contrôle judiciaire.

"La justice a encore commis une infraction". Ce décès a provoqué quatre nuits consécutives de violences urbaines dans les quartiers dits "sensibles" de Nantes. "Faire des émeutes, ça ne sert à rien, mais on est là pour s'exprimer et dire que la police a encore commis une infraction et qu'il n'y a pas de justice", a déclaré dimanche Fissiaou Sambou, qui s'est présenté comme un ami d'enfance d'Aboubakar Fofana, originaire comme lui de Garges-lès-Gonesse, dans le Val-d'Oise.