La Réunion 1:30
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Charles Luylier
Deux régions françaises sont à nouveau soumises à de lourdes restrictions sanitaires pour faire face à la crise du Covid-19 : la Réunion et la Martinique. Jeudi, les Réunionnais se sont réveillés en colère. Ils ont dû reprendre leurs attestations pour aller travailler deux semaines après la fin du dernier couvre-feu.
REPORTAGE

"J'en ai marre du couvre-feu. On en a beaucoup souffert et ça recommence mais c'est quoi ce délire !", lance un passant. A Saint-Denis-de-La-Réunion, la colère gronde. Cela fait seulement deux semaines ici que le dernier couvre-feu a été levé. Un répit de trop courte durée pour les Réunionnais qui, jeudi matin très tôt, ont dû ressortir leurs attestations pour aller travailler.

Interdiction de sortir entre 23 heures et 5 heures du matin pour au moins trois semaines. La sentence est tombée lundi soir pendant le discours d’Emmanuel Macron pour deux départements français : la Réunion et la Martinique.

"Ça commence à bien faire !"

Et cette nouvelle mesure de restriction pour contenir le coronavirus a du mal à passer. "En tant qu'agricultrice, j'ai des choses à livrer. Le matin, je roule très tôt", confie une habitante de l’île. Avant d’ajouter, très énervée : "ça commence à bien faire !"

L’attractivité touristique de la Réunion en pâtit également. Certains visiteurs rêvaient de bains de minuit : un souhait désormais compromis. "Mes vacances m’ont couté un bras et je suis encore là pendant dix jours", explique un Bordelais totalement dépité. "Je vais faire quoi ? Rentrer à la maison à 23 heures ? Ici, la vie démarre à 22 heures donc ce n’est juste pas possible !", ajoute-t-il.

Des services de réanimations engorgés

Bien que contraignant, ce couvre-feu s’imposait. Les services de réanimation sont saturés. "Pendant deux jours consécutifs, nous n’avons eu que deux lits de réanimation disponibles sur l'île", constate Xavier Deparis, de l’Agence régionale de santé. "Je vous laisse imaginer qu'il y avait eu un accident important de la circulation…", poursuit-il.

Le couvre-feu ne pourra prendre fin que si le taux d'incidence baisse et que, dans le même temps, la couverture vaccinale augmente. Mais seulement 23% des Réunionnais ont reçu leurs deux doses. C'est moitié moins qu'en métropole.